Tromperie par: Furat Esbir – poète syrienne résidant en Nouvelle-Zélande

Furat Esbir

 

J’essaie de me tromper moi-même

En déclamant la poésie à maintes reprises

Aux fleurs du jardin.

Je les vois applaudir avec enthousiasme

Au moment où j’aurais déjà essuyé la larme dans la dernière ligne.

J’essaie de me tromper moi-même en me disant que les oiseaux m’entendent,

Qu’ils s’approchent des fenêtres

Et qu’ils se posent tout au long de la corde à linge.

J’essaie de me tromper moi-même en imaginant

Que je suis une femme qui allume l’univers

Avec des mots à travers lesquels passe la lumière.

Les mots brûlent.

Les oiseaux volent.

Oh, qu’il est pénible ce voyage de feu !

Les incendies  flamboient de plus en plus.

Ö qu’il est vif cet éclat !

Les mots se transforment en charbon

Et du charbon sortent des diamants.

Le feu flambe,

Les oiseaux volent,

A une hauteur

Que connaît  l’ermite

Et avec une folie que connaît l’amoureux passionné.

Je redécouvre le sens de la lumière

Qui se propage sur les ruisseaux

En répétant :

« Oh, qu’il est pénible ce voyage de feu ! »

Et les mots flambent !

 

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*