Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 29–Les poèmes en duo d’Elena Martinez et Mohammed El Qoch: 29 -8:Douceurs de ton printemps…!

Elena Martinez et Mohammed El Qoch

 

Les anges sur nos nuits d’hiver veillent

Et quand, enfin, le printemps venu

La lumière éclate et s’étend sur les vallées

Quelques fleurs murmurent sur tes allées 

Deux hirondelles à l’affût du vent nu

Sous le bourdonnement gai des abeilles

 

Sur les hautes branches une colombe blanche

Roucoule, papillonne et vogue sur le firmament

Que d’extase euphorique dans ces jardins radieux

À tire d’ailes, elle sillonne le monde, l’air joyeux

Scrute le vert paysage et chante doucereusement

Des fleurs dansent et remuent leurs frêles hanches

 

Le ciel dérobe une plume au souffle du vent

Saupoudre de bleu l’âme des passants

De la subtile fragrance que le temps a fané

Et qui est pourtant encore si plein de son été

Les yeux au large de la vie pour un instant

Ramènent vers nous ses parfums éloquents

 

Et pour laisser un bref instant, notre pensée se suspendre

Entre deux univers, d’espace et de lumières

Devenir captif de la course fugitive des secondes

Avant de prendre notre envol loin de cette mappemonde

Tatouer de poésies l’éphéméride de la chair

Respirer l’air à pleins poumons avant de se rendre

 

Nos deux poètes exploitent esthétiquement  à fond dans ce texte qu’ils ont écrit en duo la notion de printemps  pour brosser une ambiance de fête à laquelle ils participent  avec  les locuteurs un choix de lieux  ,  allant de l’infiniment grand (l’univers   – le monde – le firmament –  le ciel)   aux plus proches d’eux (  vallées – jardins – allées ) , des êtres animaux  symbolisant la fécondité ( l’abeille ) , la paix  ( la colombe blanche  ), la nostalgie des lieux saints ( l’hirondelle ) , deux   êtres botaniques : la  fleur qui  est le prélude de l’amour  et la branche qui représente  la circulation de l’énergie intérieure , le vent qui signifie l’expansion de l’âme humaine , la lumière  qui est indissociable à la conscience et la présence d’esprit .  En plus de cette participation à caractère symbolique abstraite que captent l’âme et l’esprit  , tous ces participants  fournissent chacun  de son côté un apport particulier  concret ( les lieux  accueillent   et apaisent , les êtres animaux  émettent leurs sons doux particuliers , les êtres botaniques dansent et répandent leurs parfums  ).Et le résultat  ,   qui constitue  aussi bien le noyau sémantique  de ce discours que son  objectif, est ce que le duo a appelé  «  l’extase euphorique «  la présentant comme un état de captivité de la course fugitive des secondes ,  suivie d’un envol loin de cette mappe monde  afin de tatouer de poésies l’éphéméride de la chair »  .Ce qui peut être traduit   en termes de cognition et de neurosciences  par  la connexion cérébrale qui est une sorte d’envoutement vécu  réellement par les artistes  au cours d’« un bref instant »  pour cueillir leurs  fruits de la création .Ceci montre que ce poème est loin d’être un simple discours lyrique passionné  élaboré par deux poètes romantiques .En effet ses dimensions existentielles , psychanalytiques et esthétiques sont encore plus profondes .

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