Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 27–Les poèmes de Patricia Royet :27-17 : Vague blanche

Patricia Royet

 

Sous mes draps,

J’ai tes mots qui enlacent ma peau,

Sous mes draps en féerie,

J’ai mes rêves d’éclaircie,

 

Sous cette mer blanche,

Qui enveloppe mon corps,

Je veux la caresse de tes doigts en vague de trésor, 

 

Viens mon amour,

Viens,

Écume  comme un pirate assoiffé, 

Mon corps dénudé,

Caresse ma joue, explore mon cou,

 

Ta voix coule sensuelle dans ma bouche,

Tes murmures se consument en fièvre sur mes lèvres ardentes,

Ta chair perle de gouttes de feu,

Sur ma peau qui crie : “Je te veux”,

 

Mes jambes deviennent tremblantes,

Se tiennent à tes hanches,

Mon corps danse, chavire,

Quand ta fougue et ton corps inondent ma flore,

De va et vient,

Encore et encore,

Jusqu’à l’aurore,

 

Et la mer blanche apaisée,

S’endort sur nos deux corps,

Enlacés par le rêve de leur trésor.

 

C’est la première fois que l’auteure de ce poème s’abstient  de partager l’un de ses nouveaux poèmes sur mon mur .Et ce n’est que par hasard que je l’ai découvert sur le sien. Et sans lui demander, à titre amical bien sûr ,  une explication quelconque , j’ai deviné que la scène érotique qu’elle y décrit y est  pour quelque chose .Si j’ai vu juste et au cas où mon flair ne m’a pas trompé ,j’attire l’attention de notre poétesse, tout en la remerciant pour son respect pudique, que notre univers de la création littéraire et artistique n’est régi que par ses propres lois et qu’il  est totalement indépendant de toutes les autres disciplines surtout la morale et l’idéologie qui essaient souvent de s’immiscer dans nos choix et de nous imposer leurs façons de voir les choses .Ainsi et abstraction faite donc du thème abordé par notre amie Patricia dans ce poème, le côté esthétique y est très appréciable et répond amplement aux règles strictes de l’art , à commencer par son usage adéquat de l’amplification par le biais de laquelle elle a mis en relief les sensations voluptueuses  que la locutrice éprouve au cours des ébats charnels et passionnés avec son amoureux , des ébats que rien ne montre, en réalité, qu’ils soient effectifs , car dans les treize premiers vers ils ne dépassent guère, expressément,  le mode du simple souhait (je veux la caresse de tes doigts – viens mon amour, viens, écume  comme un pirate assoiffé, mon corps dénudé, caresses ma joue, explore mon cou…etc.) et rien n’empêche aussi  que le passage, dans les strophes suivantes, de l’impératif à l’indicatif (  ta voix coule sensuelle dans ma bouche, tes murmures se consument en fièvre sur mes lèvres ardentes ) soit une sorte de cafouillage délibéré( donc un subterfuge technique) pour donner l’impression que l’acte relaté se passe bien dans la réalité .En plus des images emphatiques qui déferlent du début de ce texte jusqu’à sa fin et de ce jeu de glissement d’un mode grammatical à un autre, le poème se distingue par son rythme époustouflant et endiablé  qui tient le récepteur en haleine et lui donne l’envie de lire à nouveau.

Un poème réussi Patricia !Bravo!

 

 

 

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