MA LECTURE DU RECUEIL DE FATIMA MAAOUIA: PORTRAITS DE FEMMES par : Rémy Ducassé dit Erdé –Bastia- France

Fatima, et Toi Faouzi, Fatima, et Toi Faouzi !!!
Où êtes-vous ?


Il y a si longtemps maintenant que j’avais dans un tout petit coin de mon cerveau, et de mon coeur l’idée, l’envie, l’espoir de venir vous voir. 
Je ne peux plus voyager (en chair et en os), mais peu importe.

J’arrive, j’arrive, j’arrive !!!

Nedjma, Alissa, Néjia, Zaâra, Katia, Amélie, Hinda, Hinda, Hédhba, Ruba, Ommi Sissi, Ommi Sissi Sissiya, Chéhla, Kehna, Fatma, Rahma, Jara !!!
Où êtes-vous ?

J’arrive, j’arrive, j’arrive !!!

Je vous explique.
Je vais essayer édifier un « pont-mots » ou un « mots-pont », appelez-le comme vous voulez ; sachant que pour moi ce n’est pas tout à fait la même construction. Là, par exemple c’est selon moi un « pont-mots » ; il part vers vous mais sans formuler d’idées bien précises.
Cet édifice doit impérativement nous permettre de nous rencontrer. Soit à mi-chemin entre nos deux terres, soit en effectuant des traversées.
Là, alors ce sera toujours selon moi un « un mots-pont ».
J’ai hâte, même si je ne donne pas cette impression.
Il ne faut jamais confondre hâte et précipitation.

Il y a quelques nuits ou peut-être quelques jours, j’ai fait un long, long rêve qui semblait ne jamais vouloir prendre fin. Sans doute était-ce moi qui ne voulait pas en sortir.
Il y a maintenant quelques années, nous avions Elle et moi jeté un magnifique pont de « mots-pierres » par-dessus les flots si souvent tempétueux, bleus et tempétueux de notre grand berceau.
Depuis Elle a écrit, beaucoup, et moi bien peu. J’ai surtout vieilli, beaucoup.
J’ai voulu en savoir beaucoup plus sur les Femmes de son pays. Plutôt devrais-je dire ces deux pays.
Quelle chance ils ont tous ces êtres de sang et de chair qui ont pour eux deux pays en eux.
Je les envie de cette richesse-là.
Tu as de la chance Fatima, d’être de deux pays.
Mais je ne tomberai pas dans le piège stérile des lamentations.

J’arrive, j’arrive, j’arrive !!!

Je suis de deux régions, ce n’est déjà pas si mal.

Même si la première l’Occitanie (oh !! moùn païs) m’a un peu oublié, moi jamais je n’oublierai, ni ses tribulations lointaines douloureuses et épiques, ses chants et ses héros, ni sa magnifique chevelure rouge importé de l’Espagne sauvage, ni ses « verdoyances » (ah !! le vert des sombres forêts de la Montagne Noire – le vert de mon Espérance chevillée aux tripes), ni la flamboyance de ce soleil qui peut chauffer à mort sur le sable des plages qui la borde au sud et à l’ouest – Méditerranée et Atlantique enserrant ma « terra madre » dans un créneau d’eau nourricière.

Pour ce qui est de la seconde, c’est beaucoup plus subtil, beaucoup plus délicat.  
Cela fait maintenant quatorze ans que je suis arrivé ici, dans mon île refuge.
C’est l’Amour qui m’a amené sur les rives somptueuses de ce bateau renversé au milieu des flots, si souvent tempétueux, bleus et tempétueux de ce même grand berceau. La Corse avait accueilli mon fils miracle avant moi.
J’ai aimé de suite dès ma première visite le contraste de cette montagne dressée au milieu de l’eau.
J’ai été séduit (un véritable coup de foudre) par ce que j’appelle la constance des eaux.
Celle-ci me rappelle la matrice nourricière et protectrice de nos mères.

Voilà les décors sont plantés. Le pont de « mots-pierres », le berceau bleu, ses deux pays natals (la Tunisie, et l’Algérie), et mes deux régions : l’Occitanie (la natale) et la Corse (mon île adoptive – ou en cours d’adoption). 
Je crois que je ne saurais jamais, si j’ai été vraiment adopté ou pas par cette île.

Maintenant venons-en à l’essentiel de mon voyage en rêve.

  Les Fondations, c ’est ce qui est le plus important. Non ??!!

Je les conçois profondes, comme les sentiments humains, solides comme les relations que nous avons tissées avant hier, hier et aujourd’hui.
Elles sont faites de « mots-pierres » lourdes et inaltérables.
Par exemple comme : Liberté, Égalité, Fraternité.
Je peux compléter ces Fondations en trois éléments par : Solidarité, Respect, Bienveillance. Il y a aussi Reconnaissance.
Les « mots-pierres » c’est comme les sentiments humains.
Certains sont plus fragile, plus délicats que les autres. Pourtant aucun n’est inutile. A l’image des maillons d’une même chaîne reliés entre eux depuis la nuit des temps.

Tous les mots de mon œuvre mots-pont devront être choisis avec grand soin.

Je dois les faire figurer impérativement dans les cahiers des charges.
Qui n’approuverait pas ces termes, ne pourrait pas être associé à la réalisation de mon pont.

Les Piles.

Il faut que je leur donne de la hauteur, mais pas trop non plus.
On ne touche pas le soleil, sauf à s’y brûler les ailes – tel Icare et ses ailes de cire. L’impudent imprudent, cet Icare.
Je voudrais affirmer ma préférence pour l’architecture Romane. Cette humilité qui poussait les humains bâtisseurs à cette époque à rester modestes en face des Dieux. Modestes et rigoureux tels étaient les compagnons bâtisseurs de ce temps-là.

Je dois rester réaliste, même si c’est une tâche difficile pour moi.

Au fur et à mesure de l’élévation des piles de notre « pont-mots », je dois intégrer les « pierres-mots » : Espérance, Avenir, Envol.
Ou encore, en Équilibre : Ambition et Raison. En Équilibre aussi : Réalisme et Utopie.
Les premières piles seront très larges d’esprit. Pour bien préparer les futurs usagers de ce passage vers Celles et Ceux qui n’ont pas reçu la même éducation. Ni suivis le même enseignement, et qui ne pratiquent pas la même religion.
Ils ont la même soif de découverte, ils aspirent Toutes et Tous à une seule chose : l’Élévation de soi-même dans le respect mutuel.  

Tous les candidats à ces passages devront bien concevoir que tout doit être réciproque.
Dans un mouvement constant.

Le Tablier.

Il ne va pas ressembler, jamais de ma vie, à un de ces autoroutes des États-Unis (unis pas tant que cela) à la Chine en passant par les Émirats du Moyen-Orient que l’on peut voir maintenant.
En bref du Nord au Sud et d’Ouest en Est.
Ces ponts là défigurent, plus qu’ils n’embellissent les paysages.
Jamais personne ne s’arrête dessus. Le béton coule à flots dans les eaux des mers, des rivières, et les humains doivent se courber pour pouvoir passer dessous.
Quand ils roulent dessus ils roulent à toute vitesse, ils foncent pour aller d’un point A à un point B. Et c’est tout.
Vite, vite, vite, accélère, encore, accélère, vite, vite. Ne perds pas de temps.

Eh !! Bien non mon tablier de pont sera large juste ce qu’il faut ; avec des espaces pour y mettre des abris et des bancs.
A l’image du Ponte Veccchio couvert au-dessus de l’Arno à Florence.
Sur le tablier de mon pont-mots, je sèmerais des fleurs multicolores, il y aura des arbres, fruitier et fournissant de l’ombre.
Pour ce tablier de mon pont-mots, j’ai besoin des mots :
Lenteur, Décroissance, Patience, Tolérance, Insouciance, Rires partagés à profusion, Rires semés largement, Lumière, Ombre, Calme, Modestie, Actes, Gratuité, Partage…Etc.
A chaque entrée de mon « pont-mots », il n’y aura pas de barrières.
Je ne veux pas de péage ou de ces octrois, que l’on pouvait trouver sur les chemins moyenâgeux.
Du nord au sud et du sud ce sera la Liberté de va et vient. 
Mon premier « mot-pierres » il faut que cela soit UNIVERSALISME.
Les poètes ou les poétesses n’ont pas de patrie, ils ne sont propriétaires de rien.
Ainsi nous verrons disparaître ce cimetière marin entre nos deux rives.

J’arrive, j’arrive, j’arrive !!!


Fatima…


J’arrive, j’arrive, j’arrive !!!

Toutes ces FEMMES je les trouve vivantes, qu’elles soient faibles ou fortes, je les trouve vivantes.

Elles sont toutes à la fois, les FEMMES de ton recueil.

Tristes et joyeuses, rieuses, heureuses et malheureuses.

Soumises, ambitieuses, résignées, mais aussi guerrières.

Talentueuses, serviables, mais pas serviles, amoureuses sans être lascives.


J’aurai voulu être Amélie, qui aimait tant les livres, tous les livres, elle les aimait tant qu’elle les buvait.

J’ai une pensée toute particulière pour Zaâra sur qui le sort s’acharne.
Il y a aussi Alissa, la « p’tite fille oubliée du Soleil » ;
« Nedjma qui voulait toucher les étoiles – Nedjma, belle comme un soleil ».
Puis encore « Katia avec ses dix-sept ans qu’on a descendu de la Vie en marche, pour avoir refusé le foulard ».

J’arrive, j’arrive, j’arrive !!!

Ici, nous ne les voyons plus, ou presque plus. Ou alors brièvement aux actualités (spot éphémère du non-publicité).

Voilà, depuis un peu plus d’une heure, je les ai toutes rencontrées ces FEMMES. Tu les as faites par des portraits fidèles, à ce qu’elles sont.
Par tes mots, j’ai appris à les connaître.
Ce n’est que le début de notre voyage, les uns vers les autres.
Enfin, je l’espère. 

Oui, tes Fathma, tes Katia, tes Nedjma, tes Zaâra, elles rêvent, Espèrent, chantent devant leurs miroirs, pleurent en se cachant, rient à gorge déployées.
Parce qu’elles portent toutes la Vie, dans la souffrance, ou l’extase, puis l’offrent dans un cri, une « puissante stridulance » ou bien dans un soupir de soulagement aussitôt suivi de mille caresses…

Elles sont UNIVERSELLES.

Tu l’as pensé, puis tu l’as écrit, ce fût pour TOI aussi comme un enfantement.

Je les ai vu vivre, je les ai vu mourir, je les ai vu chanter, je les ai entendu rire, et j’ai vu leurs larmes couler sur la peau jeune ou parcheminée de leurs joues.

Je les ai aimées au premier regard, avant même de les connaître.
Je les aime, je les aimerai toujours.

Vive la Vie et Vive TOI et TOI…

Merci FATIMA

J’arrive, j’arrive, j’arrive !!!

© Rémy Ducassé dit Erdé, Bastia le Vendredi 23 Avril 2021
Corps du message :
Réveil spirituel

Lorsque la nuit lève ses lugubres voiles

Et chevauche  vers de lointains cieux

Lorsqu’elle emmène ses feutres étoiles

Pour leurrer d’autres innocents milieux

Le jour, très fier, point aux flous horizons


L’humble muezzin de sa voix féerique

Dans la nue tergiversant dans ses tons

Appelle l’âme assoupie, angélique

Dame Nature s’éveille peu à peu

Offrant à l’Homme toutes ses merveilles

Mais, en est-il conscient, un tant soit peu ?

Est-ce qu’il lui suffit qu’il s’en émerveille ?

Les nuits et les jours ne font qu’alterner

Nos vies, en vérité, ne sont qu’un leurre

Dans nos envies, nous sommes internés !

Notre paix est l’amour là et ailleurs !







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