Dans ce blanc par : France Burghelle Rey – Paris- France

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France Burghelle Rey – Paris- France

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Dans ce blanc se lovent

mes lieux quand

intouchable tout territoire

échappe aux mots

que je trace

avec du sang

des soupirs ou des rires

je ne sais pas tracer mon chemin

comment refléter le bleu de la route

promeneur apatride

je cherche

un endroit pour mourir

 

 Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor :

 

Dans ce poème, l’auteure énonce partiellement, vu le caractère très concis de son  texte,   sa conception de l’écriture qui se résume, selon les renseignements épars qu’elle nous fournit, en trois points essentiels : le premier est qu’elle ne planifie pas une stratégie quelconque  dans l’élaboration de son discours  mais se laisse entraîner par son intuition ou par ce qu’on appelle le plaisir du texte (je ne sais pas tracer mon chemin/ comment refléter le bleu de la route/ promeneur apatride). Et cette manière d’écrire la poésie permet à toutes les forces inconscientes enfouies au fin  fond de l’égo de s’exprimer librement, contrairement à l’acte versificateur  compassé qui ne fait apparaître que les significations  superficielles et vagues. Ce que tend à confirmer le cognitivisme qui suppose que l’acte de création artistique ou littéraire est spontané parce qu’il est le résultat d’une sorte de connexion cérébrale avec une source d’inspiration inconnue qui peut bien être l’inconscient mais l’inconscient collectif de l’espèce humaine et non individuel .Le second point rejoint le premier, du fait que l’auteure  s’élève au dessus de l’écriture dite transitive qui  consiste à utiliser la langue pour dire quelque chose, préférant  s’efforcer à dire l’indicible qui se trouve celé  dans une sorte de vide derrière les mots (Dans ce blanc se lovent/ mes lieux quand/ intouchable tout territoire/ échappe aux mots). Le troisième et dernier point,enfin, concerne les mobiles de l’écriture chez l’auteure, lesquels  se résument en un mot :” l’état d’âme du moment” (aux mots/que je trace/avec du sang/des soupirs ou des rires )et ne découlent apparemment d’aucune vision philosophique et d’aucun courant de pensée donné. Ces trois caractéristiques placent la poétesse dans la tendance lyrique mais moderne,  car les romantiques traditionnels écrivaient pour exprimer leurs ressentis clairement et n’essayaientpoint de s’aventurer au de-là du dit afin de toucher le non-dit .

Formellement ,je ne vois pas la raison ni l’utilité de débuter tous les vers avec des lettres minuscules.D’antre part, la poétesse se contredit en disant d’abord  ” aux mots que je trace”  “je ne sais pas tracer mon chemin”.

 

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