Mohamed Akounad , le Balzac des Amazighs ! Par : Hassan Oumouloud – Ait Baha- Maroc

Mohamed Akounad

Hassan Oumouloud

À l’âge de 70 ans, la plume de Mohamed Akounad est toujours féconde. Une véritable source qui coule interminablement et dote  la scène littéraire marocaine de richesse et d’innovation de fond et de forme. Né en 1950 à la région d’Ihahan, ce grand esprit n’a cessé de plaire et d’instruire en poésie et en prose, tout comme en d’autres domaines divers tels la traduction, la critique et la radio-télévision. Sa verve littéraire a pu enrichir la bibliothèque amazighe avec des chefs-d’œuvre qui sont encore sujets d’études et de traductions.
Dans le domaine du roman, trois belles productions que le public marocain salue vivement à savoir Tawargit d’imik (un peu plus qu’un rêve)  publié en 2002 et traduit en langue française par Lahcen Nachef qui opte pour un titre accrochant : Un youyou dans la mosquée. Sans oublier la mise en scène de ce récit par Hassan Azdod et qui lui vaut une bonne tournée nationale. En 2006, Akounad publie Ijjigen n Tidi (les fleurs de la sueur) et en 2012, il publie Tamurt N’Ilfawn (La terre des sangliers) .Deux romans qui refixent encore l’auteur dans le rang où  il a toujours voulu se classer à savoir celui de l’engagement et du militantisme pour la cause amazighe, pour l’identité, pour la tolérance et l’ouverture. En 2015, il publie Taghufi n umiyn (la soif des contes), un recueil de nouvelles dans lequel il se ressouvient de  son genre de jeunesse ; depuis ses premières traductions des textes russes notamment Vasilia Tafalkayt , Tiddukla, Gar Tagwmat, Timilla Ifarsn . Mais, son génie de traducteur prend plus d’ampleur dans la collaboration avec l’écrivain Mohamed Oussouss dans la traduction du célèbre récit d’Apulée,  L’âne d’or. En 2019, et avec le soutien du ministère de culture, son recueil de poèmes Tamghra n ugani (mariage de l’attente) voit le jour, et est déjà sujet à des témoignages d’un succès considérable.
Mohamed Akounad dispose aussi d’une longue carrière dans la radiotélévision et qui datte depuis les années quatre-vingt-dix .Son émission Tawsna Taramt n Kuyan , bien qu’elle ne disposât que de 15 minutes  hebdomadaires , a pu récolter tout le succès de l’époque . Sa langue amazigh pure et nette et sa richesse culturelle lui ont ouvert la voie de l’excellence dans le domaine du journalisme ; jusqu’à sa mission actuelle Tifawin f Tmazight dans laquelle le public se régale encore de 25 minutes d’authenticité et de diversité thématique.
L’ambition de notre écrivain, et surtout son humanisme l’ont poussé à s’introduire au sein du domaine associatif dont le levier est le travail collectif pour le progrès de tous. Ainsi, le nom de Mohamed Akounad s’entend dans plusieurs organisations de grande notoriété telles l’Université d’été d’Agadir dont il est co-fondateur avec une élite d’universitaires ; ainsi que la Nouvelle association des arts populaires, l’organisation Tamaynut et l’Alliance Tirra pour le livre en Amazigh dont il est actuellement le président.
Enfin, l’immense carrière de cet érudit amazigh, son militarisme constant et son engagement ne restent pas sans prix et hommages. Plusieurs associations ont récompensé l’enfant d’Ihahan comme l’Association Tireggwa qui lui  rend un humble hommage en 2016 au Canada.  Le prix Azayku dans sa première édition s’érige encore comme des lauriers sur la tête du génie du sud, que nombre de critiques et d’écrivains considèrent dès lors comme une véritable école littéraire qui inspire l’ensemble des jeunes écrivains de langue amazighe.

Hassan Oumouloud
Ait Baha -Maroc

 

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