Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 26–Les poèmes de Gaëtan Parisi: 26 -9 :Inexplicable tarentelle

Gaëtan Parisi:

Quand viennent les heures

Houleuses

Trompeuses

Moqueuses

Qui toujours arrivent

Où meurent les vagues même les plus furieuses

Où le cycle des saisons délave chacune des heures

Haute en couleur

Du tissu de nos cœurs

Où le feu des constellations qui donne au ciel son éloquence

Termine sa danse

Dans les cendres

Alors s’envolent nos rêves tendres

Quand viennent ces heures tumultueuses

La vie se glace, le temps d’une berceuse

S’arrête et recommence

L’évanescence

La renaissance

Ainsi se nouent d’autres cordes

D’autres mains se tordent

L’arc en ciel se recompose

D’autres sons explosent  

D’autres images s’imposent

Le monde change de masque

Pour mieux prendre à son piège

Les captifs dans ses vasques

L’amour joue un autre arpège

Et la vie danse de plus belle

Dans une inexplicable tarentelle.

 

Le vrai poète diffère ,  aussi bien des scientifiques que des communs des mortels, par sa sensibilité  extrêmement effilée  , presque maladive qui le  met  directement et  quoiqu’il fasse , sous l’emprise des circonstances fluctuantes de la vie  où il découvre  mille et un secrets que ceux-ci et ceux-là  sont incapables d’en soupçonner l’existence . En effet  si  , à titre d’exemple , pour l’astrophysicien , l’historien , le biologiste , l’agronome  ou l’anthropologue ou autres  du même acabit le cycle n’est qu’une simple loi qui régit plusieurs phénomènes dans l’univers et si  aux yeux de l’homme ordinaire , il n’est qu’un fait évident qui ne mérite même pas d’y réfléchir , le poète  , lui , le perçoit dans ses ramifications les plus infimes et les plus cachées et à fortiori  celles qui  touchent l’essence de l’âme . Et à ce niveau-là, il  se rend compte de sa passivité totale devant le tournoiement de la roue du temps qui le fait passer  d’un état à un autre.  Heureusement, les mauvais moments  sont toujours   ,  du point de vue de l’auteur  franchement optimiste, suivis de  moments de détente et de plaisir  et non le contraire même si cela est vrai ( Ainsi se nouent d’autres cordes/D’autres mains se tordent/L’arc en ciel se recompose/D’autres sons explosent / D’autres images s’imposent/Le monde change de masque/Pour mieux prendre à son piège/Les captifs dans ses vasques/L’amour joue un autre arpège/Et la vie danse de plus belle/Dans une inexplicable tarentelle…)

Néanmoins, s’agit-il  d’une attitude sage à l’égard de ce visage renversant de la vie ? ou bien d’une simple consolation pour mieux supporter « les heures  Houleuses trompeuses moqueuses  qui toujours arrivent-  où le feu des constellations qui donne au ciel son éloquence termine sa danse dans les cendres alors s’envolent nos rêves tendres » et oublier que même si elles passent, leur retour est inévitable.

Dans les deux cas, le poète  a mis le doigt sur l’une des granges problématiques de l’existence humaine dans ce bas-monde.

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