Emna Chaabouni: Une vocation artistique haute en couleurs :propos recueillis par :Sadok Gaidi

Emna Chaabouni

Sadok Gaidi

 

Notre interlocutrice est une artiste qui s’est adonné corps et âme à son  art se conjuguant au pluriel. On y trouve la photo, la musique, le cinéma, l’écriture et j’en passe. Notre invitée fut tentée par les voyages qui deviennent un art de voir, sentir, s’inspirer, lire dans les visages, la nature et les monuments. Pour Emna, le voyage se mue en une école de vie dont elle a tiré des valeurs humaines et esthétiques, une manière de voir le monde autrement. Bref une matière d’écriture féconde et dynamique.

« La revue  « Culminances » a contacté Emna Chaabouni qui nous a livré  ses propos, ses impressions au sujet de différent topics.

_ Culminances « masharef » :

Par quels mots voulez-vous décrire votre profil ?

-Emna Chaabouni :

Je suis une femme versatile, passionnée pour mon art. Aussi, je suis grande voyageuse et amoureuse de la révolution tunisienne.

Culminances :

Qu’est- ce que disent les voyages pour vous ?

Emna Chaabouni :

-Le plaisir de la découverte, maître -mot qui mène à la connaissance et la satisfaction personnelle.

L’Amour de l’autre qui n’est nullement un étranger «  stranger » mais un ami, notre semblable c’est dire l’autre moi.

Un autre point également : le dépaysement qui est source d’épanouissement et changement pour le meilleur. Cet exotisme permet de lire et les hommes rencontrés et les paysages. Une école « esthétique » proprement dite intarissable.

 -Culminances :

Pouvez-vous nous citer quelques contrées cible de votre pérégrination transfrontière  ? Encore plus qu’est-ce qui vous a marqué davantage ?

Emna Chaabouni :

-Cuba est l’un des pays qui m’a charmé par sa musique et le rituel de la fête…une pratique festive qui frôle le sacré. Les orchestres jonchent les rues et recoins de la ville : espaces publics, parcs etc.

Malgré l’économie des moyens, le pays affiche un enrichissement culturel remarquable. Un peuple sans culture ne peut pas voler plus loin. Il vit une asphyxie intellectuelle et le banal fait office de monnaie courante…Se cultiver par les icones de la culture est un signe de progrès.

-Le Pérou c’est aussi un pays qui m’a marqué de son sceau grâce à la nature et la qualité de son tourisme. La neige y est éternelle, ce qui donne un autre attrait aux chaînes de montagnes avec leur toison blanche. Cusco m’a profondément impressionnée. C’est une grande école de peinture mondiale aussi importante que Florence. Une région qui incarne un « choc » de culture indienne et espagnole « européenne ». Un confluent de tout ça. Cet amalgame de civilisations est remarqué dans le Pérou, l’existence de tributs primitives vivant au rythme de la nature,attachées aux us et coutumes ancestrales …à l’écart de la vie urbaine moderne.

– L’Ethiopie : visitée en 2017. J’en suis revenue avec une belle collection de photos prises sur le vif, du contact direct avec les autochtones. J’ai investi ces images dans une expo de groupe à la M.C. Ibn Rachiq, espace plus accessible aux étudiants, jeunes et badauds curieux d’art. C’est de même une aubaine pour partager mes émotions et impressions avec les autres. A rappeler, le point de départ fut ma galerie personnelle sise à la Médina et baptisée Emna d’Art, laquelle maison qui date de deux siècles. Un geste de reconnaissance pour notre riche patrimoine afin de le sauvegarder de la dégradation.

Culminances : Vous avez dit une exposition de groupe. Et si vous en  citez les membres ?

Emna Chaabouni :

Amina Boujnah

Greizia Abdallah

Hatem Chaabouni

Sonia Be Jemaa.

Le titre de l’expo choisi est « Malla Ethiopie «

La Galerie Emna d’Art (Notez le jeu de mot !) a été visitée par des artistes amoureux des couleurs et parfums de la Médina en l’occurrence Jamel Abdenaceur, Béchir Kahouaji qui passe pour homme de théâtre tenté par l’art aussi…Un regard croisé entre les disciplines, une plus-value illustre.

Culminances  « masharef » :

Merci pour ce tour d’horizon de fil en aiguille …Et si nous passons à un autre volet de ta vie qu’est l’écriture. Qu’en direz-vous encore ?

Emna Chaabouni :

-Tout à fait, J’ai écrit un conte pour enfants(en arabe dialectal tn) intitulé  Hkayets (histoires) avec Hassen Aouane, un autre livre en français « Etats Dames » traduit déjà en arabe littéraire wijdaniyet nissaaia…

J’ai écrit l’Energie de la révolution » en collaboration avec Flaurence Kraft  (amie suisse) et amis tunisiens aussi.

Murmures, un autre livre d’art, photos collectées de mes périples accompagnées de textes et légendes. J’y ai mis mes impressions personnelles, mes lumières d’intérieur, mes dreams intitulé les Tags.

-« Culminences » : Et enfin, que direz-vous du cinéma dont vous êtes aussi amoureuse jusqu’à la moelle ?

-Emna :

Volontiers…Au fait j’ai réalisé un film qui a été prisé « Prix d’honneur » dans le festival du film mobile.

Mentalement j’ai fait un doc. Intitulé « Le théâtre peut changer la société ». Actuellement, je planche sur un travail cinématographique nouveau documentaire inhérent à la culture.

Emna,  chasseuse de photos où qu’elles soient, amoureuse du viseur de son appareil photo et intime à sa vocation artistique diversifiée…une femme dynamique qui  cherche à évoluer par ses propres ailes tout en jetant les ponts envers les autres…Elle part du réel, du vécu en même temps elle transcende les choses pour projeter les lumières de sa scène intérieure et en obtenir des objets vivants, à plusieurs tons…Ce qui donne une impression vivante  intense, fruit de culture  variée concoctée par la pellicule, la caméra, le pinceau etc.

 

 

 

 

 

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*