Mes souvenirs avec le grand historien de la littérature tunisienne Aboulkacem Mohamed Kirrou(5)

Aboulkacem Mohamed Kirrou

Après la brouille qui s’est produite entre moi et Aboulkacem Mohamed Kirrour en 1989 à cause de son refus de nous fournir un moyen de transport  pour amener les conférenciers au colloque  sur Mnaouer Smadeh à Nafta  puis en 1990 lorsque je ne l’ai pas retenu en tant que poète dans mon anthologie de la poésie tunisienne éditée par la fondation « Beit El Hikma » à Carthage, la rupture entre nous était presque totale au point où nous nous adressions pas la parole lorsque nous nous rencontrions dans la rue.

Mais en 1997, il m’a surpris de m’envoyer une invitation en tant que représentant de la fondation du prix poétique Saoud Al Babitine au Maghreb pour participer à un colloque qui sera organisé à Abou Dhabi aux Emirats Arabes Unis. Je l’ai acceptée volontiers et c’était pour moi une bonne occasion pour connaître    plusieurs grands écrivains arabes tels les critiques égyptiens Ezzeddine Ismail et  Jabir Osfour , le romancier algérien Tahar Wattar, le romancier égyptien Jamal Guitani, le poète irakien Saadi Youssef et  le linguiste égyptien Mahmoud Fahmi Hijazi .Cependant, Kerrou qui se comportait avec la délégation tunisienne comme un chef, en donnant à ses membres des ordres et en leur faisant des reproches,  avait fini par irriter quelques uns d’entre eux comme  le poète Midani Ben Salah qui n’hésitait pas à réagir violemment chaque fois que Kirrou lui adressait une remarque quelconque. Et ses remarques concernaient, tout particulièrement , la ponctualité de tout le groupe  aux rendez-vous préétablis dans le programme de la manifestation et la présence aux séances du colloque et il tenait à ce que les Tunisiens donnent l’exemple de ce côté-là.

Six ans plus tard, « le comité de recherche de la littérature tunisienne » que je coordonnais depuis 1988  avait décidé d’organiser un grand colloque en son hommage à « Beit El Hikma à Carthage  sur un thème  concordant avec ses activités et préoccupations : «  Le rayonnement des penseurs et des intellectuels tunisiens  en Orient arabe ». Mais vu que Kerrou avait eu dans le passé une interaction avec le président de l’Académie tunisienne M. Abdelwahab Bouhdiba,  à l’époque où il était le directeur du centre d’études et de recherches  économiques et sociales, je m’attendais à un refus d’abriter ce colloque au siège de l’académie .Et c’était pour cette raison que j’avais eu l’accord du président de la municipalité de la Marsa pour l’organiser au palais d’Essaada au cas où la réponse de l’académie serait négative. Mais les suppositions de Kirrou s’avérèrent non-fondées  et le président de l’académie nous donna  sans tarder son accord. Néanmoins, le jour du colloque, il refusa de quitter son bureau pour  prononcer le mot d’accueil habituel en présence de l’honoré. Et il m’avait fallu  recourir à l’aide  de son ami le professeur Kamal Omrane pour le convaincre de nous rejoindre à la tribune. Ce qui fut fait mais  avec une demi-heure de retard..Puis les travaux du colloque s’étaient déroulés tels que nous les avions prévus. Mais malheureusement, seuls quelques intervenants m’avaient remis les textes de leurs conférences et le résultat est que les travaux de ce colloque n’avaient pas vu le jour.

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