Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :41–Les poèmes de Dominique Montaulard Ziani :41-6: Lâche prise!

Dominique Montaulard Ziani

 

 J’ai arrondi mes bras

Pour qu’ils épousent ta taille.

Laisse-toi porter!

J’ai arrondi mes rêves

Pour qu’ils épousent ton âme.

Laisse-toi porter!

J’ai arrondi mes veines

Pour qu’elles épousent ton cœur.

Laisse-toi porter!

Laisse-moi t’emporter,

T’enivrer jusqu’à l’absolu…

Car je suis celui qui Est,

Le Seul, l’Unique.

Laisse-moi t’emporter,

T’envahir, t’assouvir,

Car je suis le Savoir

Et toi le livre que je veux écrire.

Tu es Celle qui est,

La Seule, l’Unique!

 

L’auteure  continue son bonhomme de chemin dans ce difficile genre  du mini-poème d’amour  qu’on peut situer entre le poème et le haïku et qui s’apparente , quelque peu , aux paroles de chansons d’amour  , de par sa langue simple  propice à la déclamation et à une communication de masse  à grande échelle . Parallèlement à ce choix linguistique approprié, elle déploie, comme à son accoutumée, un effort constant dans la conception artistique de l’image qui  se distingue ,    pour la plupart de temps ,  par son caractère surprenant  né de l’usage de l’hyperbole ou emphase (j’ai arrondi mes bras pour qu’ils épousent ta taille / j’ai arrondi mes rêves pour qu’ils épousent ton âme/ j’ai arrondi mes veines pour qu’elles épousent ton cœur / laisse-moi t’emporter, t’envahir, t’assouvir / tu es Celle qui est, la Seule, l’Unique! ) .Ce qui convient d’ailleurs le plus souvent au discours amoureux  passionné très apprécié par la masse et surtout  par les jeunes . Ajoutons à cela  la sincérité  poignante du ton  qui en dit long sur l’intensité de l’expérience humaine que la locutrice ( qui  ne s’identifie pas nécessairement à l’auteure ) est en train de vivre dans le réel .A la fin , tout  juste une petite remarque critique sur l’usage du”  je  ” masculin  (Car je suis celui qui Est, le Seul, l’Unique. Laisse-moi t’emporter, t’envahir, t’assouvir) dans un texte où  le discours est  d’habitude émis par  une femme. Mais reconnaissons que les poètes enfreignent souvent les règles de la logique commune pour se créer une logique propre.

 

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*