Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :37 – Les poèmes d’Assane Dieng :37 -3 :Hal puulaar

Assane Dieng

 

 

A Aissata Hathie

 

Dans la pénombre de mes pensées

Scintillent  tes boucles d’oreilles émeraldines 

Défiant les leurres et lueurs

D’un soleil cynique dardant ses rayons

Sur un désert aride.

 

Dans la pénombre de mes pensées

Tes cambrures de fille-antilope réveillent

Le désir ardent de l’étalon errant à travers les vertes prairies

A la recherche de l’étincelle des délices.

 

Dans la pénombre de mes pensées

L’éclat de ton sourire si radieux dompte

Les fantasmes fougueux du berger

Nomade épuisé par ses multiples et vaines escapades de cœur en cœur.

 

Dans la pénombre de mes pensées

Tel un mirage d’Oasis au milieu du Sahara

Ta silhouette fluide m’emplit de baume

Et ta sublime beauté Hal puulaar  me transperça le cœur

Tel un glaive, l’écu du preux chevalier.          

 

Dans ce poème,  plusieurs  éclats d’esprit étincelants engendrés par un jeu subtil de correspondances constituent ensemble une source multiple de fascination :le premier est la mise en relation entre d’un côté ,des traits corporaux choisis de la bien-aimée (tes cambrures – ton sourire –   ta silhouette ) et  des objets qui en sont une extension ( tes boucles d’oreilles émeraldine ) et de l’autre trois éléments  dont l’un est animé et les deux autres inanimés, tous familiers au milieu désertique (antilope- soleil  – mirage d’oasis  ) , le second éclair est  l’établissement d’une autre correspondance entre ces mêmes traits corporaux et différents états d’âme du poète (désir ardent- fantasmes fougueux – m’emplit de baume), le  troisième éclair est l’auto-identification  par le locuteur à  deux êtres : animal et humain appartenant à un  milieu sauvage (l’étalon errant à travers les vertes prairies – le berger nomade épuisé par ses multiples et vaines escapades ).D’autre part, il est à remarquer que les images, qui sont presque toutes des comparaisons,  ont été  puisées dans le cadre  naturel africain , ce qui constitue en soi un aspect d’authenticité ou si nous le voulons un élément distinctif de la poésie africaine .Un poème palpitant de vérité, inspiré du terroir local, bien structuré et hautement métaphorisé .

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