Deux nouveaux poèmes de Maissa Boutiche- Ain Benian- Alger- Algérie

Maissa Boutiche

Lasse

 

Fatiguée de ramer dans le sable,

De ne cueillir que de la poussière dans les yeux,

Mes rêves enfantés dans la douleur

Chantent l’amour du cœur,

Ne récoltent que du vent…

 

Fatiguée de plonger

Dans les profondeurs

A la recherche d’un printemps

Qui refleurit enfin en mes ans,

Je ne me retrouve que dans mes songes

Qui me replongent dans les tourments…

 

Lasse d’attendre sur les quais

Pour que mes rimes embarquent,

Fassent une croisière dans le vaste océan,

Je me retrouve les pieds endoloris

Dans les bras des serments du vent …

 

Éreintée de courtiser les murs

Aux multiples couleurs,

Le fond de mon puits me soûle

Et m’use dans le silence avec ma douleur.

 

Éreintée de ramer dans le néant

Et plus fatiguées sont mes pages que j’archive,

Que je classe sur la poitrine de mes saisons

Sur les étagères des années et le temps qui passe

Lointaine est Rome

Et barricadés sont tous les chemins.

Dans le froufrou de tes jupons en dentelle

 

Dans le froufrou de tes jupons en dentelle,

Dans les cheveux de tes chignons de naguère

Et sur le front une coiffure en guise de fleur,

Dans le peigne en ivoire qui retenaient tes mèches rebelles,

Qui le vent embrassait avec amour et vive chaleur,

Dans les broches posaient sur les belles poitrines,

Je t’ai aimé et je t’aime comme un fou, ma bohème…

 

Dans les bourgeons qui émergeaient élancés de la terre

Dans les épis qui s’offraient sans se débattre à la brise fraîche

Et dans ton printemps fleuri, mon âme se recherche

Je t’ai aimé et je t’aime comme un fou, ma bohème…

 

Comme les foulards de satin venus du Cham

Fleuris et pleins de charme, enveloppant élégamment les cheveux des belles femmes

Comme les robes longues qui caressaient les belles chevilles

Qui sur le corps de mes belles semblaient légères

Comme les bracelets d’argent et d’or qui ornaient tes bellex poignées,

L’amour chantait passionnément dans les regards timides, ma bohème…

 

Comme ils étaient beaux les khalkhals qui ranimaient

De son chant le feu des passions enfouies qui brûlait en silence

Les cœurs et les âmes,

Je t’ai aimé et je t’aime comme un fou, ma bohème…

 

De tes nuits longues d’été belles et romancières,

De tes contes magiques et légendaires,

De tes nattes enrobées de rubans satinés

Qui dansaient sur la taille,

Je tai aimé avec passion et dans ton vent, je me perds, ma bohème…

 

Je t’aime comme un fou,

Comme un enfant qui n’a pas été sevré

Au premier rang pour embellir contre l’oubli tes beaux traits,

Embrasser dans un baiser ardent, ton tatouage,

Je n’ai que toi pour embellir de tes images, mes pages

Et défendre contre l’oubli ton beau visage.

J’aime avec passion tes murs vieux et lézardés,

Ton ciel bleu clair et azuré,

Ta terre brune d’orge et de blé qui dans les bras du soleil se parfumait,

Je t’aime dans chaque battement des ailes de l’hirondelle

Dans mon ici où je médite dans mon ardente prière

Que Dieu  protège, mon âme amoureuse et sa bohème.

 

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