Entretiens de « Culminances » :22 – Avec le poète marocain Mohammed El Qoch

Mohammed El Qoch

 

Qui est Mohammed El Qoch ?

Mohammed El Qoch est né le 10 juillet 1960 à Kénitra( Maroc). Il exerce le métier de professeur de français. Il est poète et artiste peintre. Son expérience poétique se présente comme un mélange de romantisme, d’existentialisme et de mysticisme. Il a pratiqué l’écriture à quatre mains avec la poétesse française Maryjoe Cassandre Danton, l’espagnole Elena Martinez et l’uruguayenne Jan ice Montlouliu .Sa poésie, émanant d’une âme infiniment bouleversée par le chaos tragique qui submerge le monde et profondément ancrée dans l’« Humain » avec ses deux composantes : existentielle et sociale et menée par son imagination débordante et sa sensibilité esthétique aiguisée , s’efforce , à chaque pas , d’ouvrir des brèches de lumière et de frayer des passages d’espoir et de rêves dans cette masse gigantesque , amorphe et muette : le devenir de l’homme .Sur le plan stylistique ,ses poèmes sont intensément rythmés et parsemés, de bout en bout, d’images attrayantes de différentes sortes ( comparaisons , métaphores, métonymies …) à forte charge suggestive.

 

Question 1 :Vous êtes le premier poète marocain que j’ai connu sur facebook. C’était en 2009 peu après la création de cet espace. Mais si vous avez publié sur facebook une œuvre poétique énorme  vous n’avez pas encore sorti votre premier recueil. Y a-t-il une explication à ce retard ?

Mohammed El Qoch : Bonjour professeur Mohamed Salah Ben Amor, je vous remercie tout d’abord pour l’effort et l’amour que vous portez à la poésie et aux poètes. Il fallait que quelqu’un ose nous réunir toutes et tous autour du MOT et des VERS.

Effectivement, nous nous sommes connus peu après la création de cet espace, nous avons échangé, débattu, lu. Il fallait un espace pour pouvoir exister. Facebook est venu nous libérer, nous a ouvert la voie.
Je n’ai pas pu sortir mon premier recueil à temps, d’abord je me demande pour quel lecteur devrons-nous éditer ?
Quelles sont les subventions du ministère  de la culture pour promouvoir la poésie et la littérature en général ?

Présentement, les maisons d’édition ne s’intéressent plus à publier de la poésie qui n’est pas rentable comme la prose. J’ai des amis qui se sont efforcés d’imprimer leur recueil qu’ils ont déposé dans des librairies et qui y est , là, pour toujours. Des centaines de recueils qu’on offre gratuitement, d’autres sont empilés dans des cartons !!!
L’école ou l’enseignement en général doit jouer un grand rôle pour aiguillonner, inciter et éveiller les progénitures à venir à la lecture. Victor Hugo ne l’a-t-il pas cité dans  « Les contemplations » : « Donc au petit enfant, donnez le petit livre
Marchez la lampe en main, pour qu’il puisse vous suivre »
Je ne saurais si un jour j’aurais aussi un recueil mais on ne sait jamais.

Question 2 : Vous vous adonnez à deux arts différents : la peinture et la poésie. Et selon certains critiques si quelqu’un possède deux talents, l’un d’eux domine l’autre .Vous sentez-vous donc un poète qui peint des tableaux ou un peintre qui écrit des vers ?

Mohammed El Qoch : La poésie est un art autant que la peinture. Enfant, je passais mon temps libre à dessiner. Quelques crayons de couleurs et quelques pages blanches que je volais des cahiers de ma grande sœur suffisaient pour mon grand bonheur. Des portraits, des natures mortes. La poésie était aussi, là, présente. C’est grâce à madame Hilmi et madame Bovinillé, toutes deux françaises, qui m’avaient encouragé à l’écriture. A seize ans, mon premier livre de huit feuilles illustrées faisait mon bonheur.

Question 3 : Je me rappelle qu’en 2009 et 2010 vous écriviez souvent sur les damnés de la terre (pauvres, clochards, orphelins ..) puis vous aviez abandonné ce thème pour vous consacrer à vos  thèmes de prédilection : les thèmes romantiques. Etait-ce par simple hasard ou suite à un choix délibéré ?

Mohammed El Qoch :Je ne suis pas riche, j’appartenais à une famille nombreuse, nous vivions au jour le jour sans nous préoccuper de l’avenir. Je ne peux abandonner le premier thème cité, c’est notre quotidien amer, je les côtoie toujours, je suis enfant du peuple. Le thème romantique est un faisceau lumineux, un dôme où se réfugient les poètes.

Question 4 : Vous aviez mené en 2010 une expérience d’écriture en duo avec la poète française Maryjoe Cassandre Danton malgré la différence entre vos styles d’écriture : elle était d’orientation spirituelle et sensible aux questions de l’Au-delà, tandis que vous étiez romantique et engagé socialement. Comment justifiez-vous votre collaboration avec cette poète plutôt qu’avec une autre ?

Mohammed El Qoch : J’ai connu Maryjoe Cassandre Danton avant de vivre sur cette toile bleue. C’était l’amie et la confidente. Une agréable femme. Je me rappelle toujours ce premier poème qui m’a inspiré des vers et depuis nous avons écrit ensemble. Une belle passion qui se prolongea des années. Sans oublier aussi l’uruguayenne Janice Montouliu.


Question  5 :Vous aviez mené une expérience du même genre avec la poète hispano-canadienne Elena Martinez. Pourquoi avez-vous choisi aussi cette poète pour écrire avec elle des poèmes en duo ?Et qu’avez-vous tiré de cette expérience ?

Mohammed El Qoch : Avec la talentueuse Elena Martinez ou Luz, l’expérience se prolongea. J’ai lu quelques un de ses beaux poèmes, charmé, je lui ai tendu mes deux mains, elle accepta sur le champs et débuta le chant éternel. J’ai beaucoup progressé avec elle grâce à ses origines espagnoles et son vécu au Canada.

 

Question 6 : Mohammed El Qoch  a toujours fait figure d’un poète et artiste solitaire. On ne vous voit pas beaucoup participer aux festivals et rencontres poétiques, ni au Maroc, ni hors de votre  pays  .Est-ce dû  à une question de tempérament ou à un choix bien raisonné ?

Mohammed El Qoch : Je reste souvent à l’ombre, c’est un choix personnel. Je déguste les beaux vers de loin parfois sans intervenir. Le cas ne se pose pas pour ma peinture, j’ai exposé et souvent collectivement avec des peintres de Kénitra ma ville natale.

Question 7 : Le Maroc est en passe de devenir l’une des plus grandes puissances économiques d’Afrique grâce à la perspicacité du roi qui a su gagner la confiance de l’Occident .Vous sentez-vous,  grâce à ce grand  essor, évoluer  en tant que poète et artiste dans une ambiance encourageante propice à la création et à la motivation ?

Mohammed El Qoch : L’économie et la politique ne sont pas sur la même ligne avec la culture et l’art en général. La création existe mais La motivation n’y est pas.

 

Question 8 : Comment évaluez-vous le projet des Analectes de poésie mondiale ?

Mohammed El Qoch : Le plus beau des gestes, grandiose !!!

Question 9 : Etes-vous satisfait des services que vous rend le facebook en tant que poète et artiste ?

Mohammed El Qoch : Sans Facebook, nous ne serions pas là, c’est le tremplin, les ailes de la liberté !

 

Question 10 : Quels sont vos projets proches et lointains ?

Mohammed El Qoch : Bientôt, deux de mes toiles orneront deux autres recueils, après « La facture » de mon ami le mathématicien Hassan Bakhsis.
Mes projets ?

Vivre, lire, écrire et aimer !

 

 

 

 

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