Lisons-nous plus ? par : Cherif Chebihi Hassani – Casablanca –Maroc

Cherif Chebihi Hassani

 

En fait, nous lisons plus que jamais pour le plus grand plaisir des éditeurs et des libraires?.
La question qui se pose est : «Que lisons-nous?»
Il est difficile de concevoir une forme d’art qui a contribué davantage au développement de notre civilisation moderne que cette branche de lettre, longtemps chérie et encouragée dans le cadre de notre héritage culturel. Ce n’est pas la génie littéraire qui fait la plus grande partie de notre lecture aujourd’hui.
La plupart des livres publiés sont des livres éducatifs, commerciaux, d’auto-assistance et de pratiques. Les livres sont souvent achetés pour être consultés et non pour être lus- La lecture Rapide.
Le plaisir esthétique que procure le bonheur intellectuel qui découle de la lecture de la littérature est absent. Hugo, Baudelaire, Racine, Balzac, Chénier, Lamartine… ont été remplacés par des informations ésotériques.
Excluant la lecture à l’école, au travail, la lecture pour le plaisir est en déclin constant. Les Romans, les Nouvelles, la Poésie, les Pièces théâtrales  sont tombés à un creux de trois décennies. Le taux de lecture littéraire  a  chuté à travers  les âges, parmi les races et le niveau de l’éducation.
Est-ce une surprise ? Plus de produits et de plates-formes sont en concurrence pour attirer notre attention aujourd’hui qu’il y a trente ans. Rappelez-vous nous lisions les livres à la lampe sous les couvertures. Plus maintenant. Pas besoin. Les jeux vidéo ont explosé en popularité.
Ce qui nous a pris des centaines d’années pour se perfectionner, l’Internet a pris quelques années pour le démolir.
Même les journaux sont jetés après avoir lu quelques titres . Il y a des années, nous lisions les journaux de début à la fin, mot par mot. Les jeunes en particulier ont peu de temps pour eux. Mêmes les magazines ont souffert, car notre durée de concentration a diminué. La télévision est attrayante, mais n’ajoute rien à notre stature intellectuelle.
Comment pouvons-nous nous familiariser une fois de plus avec des œuvres littéraires ?
Il ne fait aucun doute que l’essor de la technologie numérique a accéléré le déclin de la lecture. Le mal qu’il fait passe inaperçu. Cela ruine notre capacité  d’attention et nos compétences sociales, détruit  nos souvenirs,  déplace nos passe -temps, abaisse notre façon d’interagir les uns avec les autres. Bref, elle démolit notre façon de voir le monde. Nous sommes devenus esclaves de nos smartphones , nos tablets  et nous  réalisons à peine qu’ils menacent tout ce qui nous est précieux. L’envoi d’un SMS est le coup de grâce  ultime.  Pourquoi envisageons-nous de lire pour le plaisir ? Nous le faisons déjà dans notre nouveau monde numérique, beaucoup moins noble que l’âge d’or de la lecture.
C’est important ? Lire moins Tolstoï et plus Facebook, pourrait bien être la raison pour laquelle nous avons plus de gangs violents de terroristes et de meurtriers. La lecture donne un accès direct à l’esprit d’une autre personne, à l’auteur ou au personnage imaginaire d’une manière que peu d’arts peuvent faire. Les livres fournissent une réflexion approfondie, pas simplement  de  l’information. La  lecture réduit le stress, améliore le sommeil, améliore le vocabulaire, favorise l’empathie, stimule la concentration , aiguise la  mémoire et engage notre cerveau . Ce sont des faits scientifiquement documentés.
Le plaisir  esthétique que procure la lecture est un prélude à une vie plus  riche.
Dans «A brief History of Time» ‹Une Brève  Histoire du Temps» , le regretté Stephen Hawkings a écrit : «Cette lecture est en déclin , peut être une simplification excessive.» Les Bibliothèques ferment et se transforment en centre de technologie  d’apprentissage, avec des vidéos pratiques, des cassettes professionnelles, des jeux vidéo, etc…
C’est une brume nocive qui a emprisonné notre culture, diminué notre  goût et notre valeur morale. Le manque de goût est une défaite de l’élégance, du savoir et de la compréhension.
Nous admirons ceux qui ne valent rien et nous exalterons le mondain . Il suffit de faire rougir. La question demeure : La lecture est-elle susceptible de survivre à l’ère électronique?. La Radio a survécu à la télévision. La lecture continuera à jouer un rôle dans notre société, mais elle est probable qu’elle se rétrécit. C’est maintenant aux parents d’encourager l’amour de la lecture chez leurs enfants, de les amener à quitter le monde numérique et à revenr aux pays des merveille de la lecture. La lecture est liée à la capacité de penser. Moins nous lisons, moins nous pensons. Une nation qui ne lit pas finira par cesser de penser.

«Je ne peux pas vivre sans un livre» Thomas JEFFERSON (1743-1826).

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