Les derniers poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne -Tunis

Fatima Maaouia

Triste triste requiem

O, quelle peine !!
Catapultant mes veines
Le printemps n’est plus du tout le même…
Toutes les plaines
Bébé !
Sont imbibées
De la blancheur
De ses fleurs
Dans la peine

Ben
Même que, si…
Le jour de l’aïd

De leurs propres aveux
Bé-é béeh
Les caïds…
Beurk
Pendent l’advenu… si mauvais caïd
Ex Cid bienvenu
Puis
Sang henné et rides répandus
Au delà des poignets …
Ont dansé dansé jusqu’aux nues
D’empourpré empoignées

Même que
Sidi Pâques
Mêlant les œufs
En pack
Et en séries
A transformé en coquilles et nœuds
Les œufs internés… d’eux….

Même que,
Même que…
Piteux !
Bouton pâte blême œdème
Poreux
Devenu sanglant emblème
Blasphème
À l’ADN des plaines
Le jasmin,
Prince des Pays de Gale
Et jardins d’Essai du Mal
En pince davantage pour le benzine
Pour lequel
Loi Super suprême
On fait la queue
Bien plus
Bien plus
Que pour le bon teint et l’humus des collines

Un dimanche des rameaux

 

Un dimanche des rameaux
Tout doux

À pas de loup
Meule et roue
Explosent et torpillent
Liquéfient et éparpillent
Êtres moineaux …
Substances, essences, eau…
Comme roseaux coquelicot
En nous

Chapeau !
Meule et roue!
La métamorphose de leur rose
En morceaux par moitié nœuds
Par moitié
Mortier entiers
Qui font de leurs siennes
Avant de marier au mieux
Sur le parvis
Leurs veines
En eux-mêmes…

L’ombre
Ose même
Coagulation de l’esprit,
Et amputation des jambes
Pour faire avancer le monde
A coup de couteaux et de bombes

Un dimanche des rameaux
Un vendredi de Pâques …
Explosion volcan
Les champs
Sont remplis de pâquerettes
Ecarlates

Un dimanche des rameaux
Un bandeau sur les yeux
Parce qu’ils sont trop beaux
Et ont toute la vie devant eux…

Un bandeau sur les yeux
Arrache
Comme brindilles
À la hache
Arrache
La peau du cœur
Qui fâche
Nuit et bâche
Et effrite alentours
Rameaux
Et fleurs
Parce que la vie c’est interdit
Et qu’elle doit faire court

La dalle a mal
Le métal régale
Ses papilles
De leurs pétales

Un dimanche des rameaux
Un jour de l’Aïd…Aurore
En lambeaux
Un gibet pend
À l’œil du printemps

Un dimanche des rameaux
Un vendredi de Pâques …

Dingue ! Ça
Hop, hop !
Hoquet …
Au cas
Où vous l’auriez manqué
Au son du glas
Eglises coptes
Et El Aksa
Mosquée
Braquées…

Ö la vibrante homélie
De leurs os

Un dimanche des rameaux
Un vendredi de Pâques …

Un rameau de Pâques
Éclate sanglots l’Irak
En mille flaques

Pack de vendredi
Et dimanche en manche de chemise grise
Attentats
À en perdre la raison
Exposent
Eloquents gravats
Floraison
Oraison

À table !!

 

Sérieux !
Y’a de quoi se poser de drôles de questions
Avec la table de consultation…

La table de négociations ?
Construction du négoce
Ponction et dégustation
À la hausse
Des terres, chair et os ?
C’est encore pire
Et de jour en jour ça empire !

Regardez donc un peu
Celle…Poupée-de cire

Toute pouponnée
empourpré-de – corail- sel –
Des pourparlers-de -paix …Pour-parler- paix
Epoumonée-
Qui – au- doigt- et – à -l’oeil –

De-sommet -en- sommet- se-réveille-en trompe- l’œil-

sort- un instant- d’son -sommeil- de-100 ans-

Pour-parler-de paix- bidon-d’la

Palestine… -Sang- sans-liberté- ni- paix –
Éternellement roulée dans la farine …Super fine
 »

Bon, à table ! Maintenant !
Now, revenons à la table de consultation…
S’il vous plaît !

Pour un mal, un conseil
Un oui ou un non,
Une ride
Pas d’inquiétude !
Tout le monde à la ronde la consulte Madame Soleil
Vrai ou non ?
Mais au nom du ciel…
Quelle langue parle la Belle?
Émoi…
Même pas la langue de bois….
Puisqu’elle ne vous laisse pas de bois !

La table à consultation ?
Dès que frémissant immobile,
Tendu, perdu, éperdu
De tout son long
Étendu en son balcon
On dépose et y allonge
Aux premières loges
Son paquet de vie fébrile
Et son horloge sans prix
Sur les frissons, gémissements
Plaintes soupirs, abcès et cris
À corps et à âme
À qui?
Eĺle reste de marbre
Se porte comme un charme

Hoquets sous clé …
On ronge son sang ciblé par le néant
Et réfrène ses cris…
Sous l’oeil bistouri aux aguets
Le seul soleil qui y brille est celui du néon

Ceci
Sans compter
Qu’elle devient immédiatement alors
Table à dévoiler et à langer soucis,
Tourments
Absence d’or
Plis et pépins de santé …
Qui ont l’idée de vider dans ses bras
Moyennant quelques pépites d’or
Le contenu de leurs intestins
Sans aurore

Que vous raconter ?
Vous pensez la consulter ?

Nenni ! En un instant
C’est elle qui vous met en examen …
Sait où vous allez dans cet état…
Loin ou pas
Et de quel mauvais chemin
Vous sortez et vous viennent
Tracas
Sel
Alun, mauvaise haleine et vilain teint
Elle
Scanne veines
Et artères
Surtout celles
Qui ne s’aiment pas …

Et pour votre bien
A l’instar des conflits et guerres
Qui labourent la terre
Promènent
Jusque dans vos reins
Pif et groin à jeun
Rongés de faim
Qui à la recherche de grain
S’affairent
À torturer l’esprit et fouailler la chair
De bas en haut
Et de travers
Traversée
De ballots de caillots,
Mauvais sang et mines personnelles

 

Rue de poésie

Au delà des toits
La rue, hiver été…Beauté
Qui ne fait pas les choses à moitié
Qui, ici et ailleurs
Ne les fait d’ailleurs
Plein air
Qu’à sa manière
En vers…vers le libre
Et la lumière

Celle qu’on se doit
D’accrocher avec foi et fierté
À toutes les fenêtres
Pour faire entrer les couleurs vérité
Et l’été
Fruits interdits
Dans bien des cités
Sans elle, frappées de cécité

La rue
Dont on aime croiser routes
Vin
Et chemins
Pour moins de doute
De froid et de vain…

Celle, qui a de drôles d’idées plein la main
Qui font du bruit :
Dire l’amour, le printemps, la pluie
Et l’oiseau
Est son crédo

Celle, plante
Qu’en soi
On implante
Pour que l’être se réinvente
Celle pour laquelle on se brûle et croise les doigts
Qu’on se doit de mettre
Non stop et trouble-sens non interdits
Dans toutes les rues
Porter aux nues
Et y marcher pieds nus
Pour que le sang y afflue…
Fasse des bulles
De joie
Contre nuit crocs et mandibules
Qui manipulent
Et broient …

La rue Majuscule.
Et voilà, chère Poésie !
Justement je pensais à toi
Et tu relayes ma voix
Oui, la rue Ailes…Poésie
C’est d’elle… dont s’agit

Salaison

Il fut un temps
Dans les temps très anciens
Et dans un pays très lointain
Avant,
Avant Noé,
L’OTAN…
Ses trous béants
Ses bouées
Cousues de fils blancs
Percées sur le Néant
Où bascule le chant

Où, tonnerre !
Bon an, mal an
On vivait d’amour et d’eau fraiche
Longtemps, longtemps
Presque tout le temps…
Sans avoir le mal de mer tout le temps
Ni décapitation
De rive
Ni mortelle indigestion
Correction
Pour lubie
Et ingestion
D’armes massives
Ni AVC
En Lybie
Ou en Syrie

Puis je ne sais comment
Marrant !

À mesure
Que de par les monts
Bottes et murs
De mauvaises augures
Ventre à jeun
Groin hersant la nature
Cherchant aventure
Développaient armures et structure
À la devanture du temps
Pan, pan !
Lacérant pour longtemps toute velléité
De liberté
Et de beau temps

On a perdu la pêche
Tout le temps

En un instant …
Fruit coupé
On a tout loupé :
Fruit de la passion
Murmures
Frisson d’amants
Serments
Promesses et froment de l’aimant…

Dupés
Lait
En partage des horizons,
Des coeurs et des saisons
Coagulé
Par l’hallali
Proprement transformés en légumes
Avachis et mûrs pour la bouillie

Depuis
Contre les bactéries rongeuses de vie
La salaison et la consommation
Du corps, de l’esprit
Voyelles et mots d’évasion et des saisons

Contre les cris de la faim
La médecine
Prescrit
De là, de ci
Cinq légumes et cinq fruits
Au moins
Métal, acier, sel, alun,
Plomb…durci …
Ceci
Par jour

Mais sans… le Jour
Hoquetant
Et sourd
Par l’Occident
Proscrit
Et proprement
OCCIS

Avril

 

 

Allez, d’avril en avril
On remet sur le fil
Ces rives indociles
Qui défilent
Panse à bougnoules et guignols
Remplir de barils
Gaz pétrole
Aux dictateurs ridicules
Pour en débarrasser le sol :
Pâte à gratter, à astiquer et mastiquer…
Et pour le bien commun
Moyennant daesch assassins
Et laquais
De quai en quai
Y planter
Marionnettes, pantins et jasmin

 

Victoire

 

Je voudrai effectuer une capture d’écran
Du printemps
De peur que pince monseigneur
De -Leroy-Outre- Mont- Malin
Outre “Freine Heure”…
Écume aux lèvres, laser au poing
Bombes, menottes et trousseau de clés anglaises
À la main
Ivres de rage et de carnage
Prenant les devants
À l’assaut de la glaise
Sam Tonton
Ventre à jeûn
OTAN
Et p’tits copains
Caniches nains
D’aujourd’hui et d’avant
Ne le jettent pour longtemps
Longtemps
En prison

C’est arrivé
Y’a pas longtemps
Tant de fois
Tant de fois avant
Dans notre histoire
Le grand “V”
De la victoire noire
Gibet arrivé
Sur les rives…dérivées
Dont on connait
Le fin mot de l’histoire
La morale et la vérité
Du safari
Qui ne laisse personne entier
Longtemps longtemps…Après

 

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