Le printemps qui s’attarde par :Rémy Ducassé – Bastia – France

Rémy Ducassé

 

Ils patientent, attendant
Libres, le printemps qui tarde
Le rouge des cerises,
Les jupes volantes des filles.

Sur le boulevard, avant
Il y avait plein de pavés
En ce printemps là,
Loin se lançaient les pavés.

Aujourd’hui assis sur les bancs,
Ensoleillés de leurs souvenirs,
Ils se désolent quand même,
De ne plus voir voler les pavés.

Ils ont appris fil des années,
La patience du temps qui passe,
L’immuable retour de la vie,
Le métier remis sur l’ouvrage.

Ne vous pressez pas
Trop vite de les ensevelir ;
Vos ignorants sarcasmes
Ne pourront jamais les atteindre.

Ne leur dites pas,
L’an soixante-huit,
N’a servi à rien,
Pour sauver leur honneur,
Un dernier sursaut,
Ne saurait les effrayer.

Ils patientent, attendant libres et fébriles, le printemps qui tarde, le rouge des cerises, les jupes volantes des filles.

 

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