Moi …je suis compromise par toi par :Rita Al-Hakim – Lattaquié –Syrie

 

Je ne manie pas bien la réduction comme tu le fais.

Je me sens troublée quand tu me bombardes  avec les  pépites de tes envies ternes.

Ma mère me fait des reproches parce que tu occupes mes papiers éparpillés entre le flux et le reflux que tu as fomentés tout seul.

Dans les deux cas, je ne savais pas que je ne me sauverai pas de la mouillure

Et que j’étais compromise au fond de tes eaux jusqu’ à la dernière noyade.

Comment convaincrai-je l’univers de nous deux

Alors que les galets des plages nous lapident chaque fois que celles-ci se défont du manteau de leurs  écumes ?

Notre Orient arabe m’accusera d’athéisme

Quand je lui demanderai où est la grande route de l’amour.

Où suis-je ? Et où es-tu par rapport à cette route ?

Nous sommes à mi-chemin des questions futiles.

Nous sommes à deux portées d’arc ou  plus près encore d’un baiser d’adieu qui s’est égaré loin de nos lèvres

Puis s’est retiré de nos chemises traînant derrière lui les pertes.

Je me cherche et te cherche encore entre les mots de l’éloignement,

Dans l’espoir de te trouver dans un poème qui viendrait de sortr de son cocon.

Je suis accusée jusqu’à la tragédie d’être éprise de toi

Et toi, tu es l’obsession dont je me méfie.

Je me réveille effrayée entre les mâchoires de mes tristesses naissantes.

Je perds les clefs de la parole.

Je me tais …

Et tu te tais…

Tandis que la peur scelle les chevaux d’une séparation qui a mûri

Et qui nous pliera bien soigneusement dans la page du néant.