Libre … par: Karmanda Maghi-Monaco

Karmanda Maghi

 

Pourquoi mourir au chant d’amour

Quand les sentiments coulent à flots

Dans l’océan de nos mots.

Quand se déchainent nos tempêtes :

De la vague, dominer la crête,

Des cinquantièmes hurlants, 

Des quarantièmes rugissants

Je veux être le cri, 

De toutes les symphonies

L’explosion,  Les délires,

L’apothéose 

Gouter à toutes ces choses 

Qui sont cadeau de vie.

Je ne veux pas 

Couler dans la quiétude d’un lac,

Je veux  me sentir vivre dans les chamboulements, 

Me damner 

S’il le faut aux bras de mes amants,

Que chacun me surprenne, 

M’entraîne

Mais jamais ne m’enchaîne. 

Je suis libre, 

Quand m’emporte le vent,

Sans cesse en mouvement :

M’entraine, la planète. 

Je suis libre Puisque rien ne m’arrête

Arrête-t-on le temps ?

J’en use les secondes

Les minutes et les heures,

Je veux  Croquer ma vie

Bien avant qu’elle ne meure,

Je veux aimer

De toutes les façons comme une amie,

Comme une femme, 

Comme une amante,

Comme j’aime la vie

Dans son souffle et dans son cri!

 

Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor:

 

L’idée de base de laquelle a été généré ce poème est claire et simple : l’aspiration infinie à se délecter des jouissances  qu’offre la vie terrestre , une idée  dont le poète persan Omar Khayyem( 1048 – 1131  ) s’est fait une philosophie de vie  et qui constitue ,  par conséquent , la clé de voûte  de  toute son œuvre  . Néanmoins , cet élan impétueux vers les plaisirs de ce monde  est associé chez l’auteure de ce poème  à une soif inextinguible de la liberté dans sa forme la plus extrême   (  je veux  me sentir vivre dans les chamboulements, me damner  s’il le faut aux bras de mes amants, que chacun me surprenne, m’entraîne mais jamais ne m’enchaîne. je suis libre,  quand m’emporte le vent, sans cesse en mouvement  ) qui n’est pas sans nous rappeler celle à laquelle s’attachait Madame Bovary qui incarnait ,  à une époque hostile à l’émancipation féminine,  le féminisme ultra-radical (je veux aimer de toutes les façons comme une amie, comme une femme,  comme une amante ) . Et bien entendu , la seule expression de cette idée , quelle que soit la forme dont on la revête, entraîne l’utilisation de l’hyperbole  ( ou amplification )comme on le perçoit presque dans tous les vers du poème  et surtout dans cette image  déroutante où la poétesse s’identifie  à des phénomènes  concrets et abstraits des plus expressifs  de son élan euphorique (je veux être  le cri,  de toutes les symphonies l’explosion,  les délires, l’apothéose ). Enfin , comme premier accès à l’univers poétique de cette poétesse au nom peu commun , cette visite-éclair  n’a pas été  sans nous laisser de bonnes impressions . Ce qui nous donne l’eau à la bouche et nous incite  à  y continuer notre randonnée dans l’espoir de dénicher d’autres trésors .

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