Quatre nouveaux poèmes de Fatima Maaouia –poétesse tuniso-algérienne – Tunis

Fatima Maaouia

 

Je cherche depuis hier

 

Je cherche depuis hier
Le nom 
De ce poisson
Qui s’est noyé, yeux mouillés dans le sang de la mer. 
Je ne l’ai pas retrouvé 
La mer l’a couvert
Par contre, j’ai trouvé
Que le sel de son ventre était plus amer. 

 

Eden…
Prairie du libr’Etre

 

Eve 
Rêve 
De donner 
Son cœur 
À Adam
Qui crève 
De donner la fleur 
De son âme 
À Eve Nawara libre Miss Élégance 
De l’univers. 
Et voila que tout feu tout flamme
Le serpent…maudite engeance
Qui parle la bouche pleine de haine 
Et sème 
Dans le cœur de ceux qui s’aiment
Le poison de la distance 
Se présente 
Il convoite la paix et la fête 
La carte mémoire 
De l’épopée de l’Eden
Le territoire 
La gaité des filles 
Le lait de brebis, 
Plus blé et moire
Des oliviers et figuiers délices
Lourds d’étés…

Fin des serments
Et baisemain
Eve et Adam sont dans le bain

Sans courtoisie 
Le paradis
Comme peau de chagrin se rétrécit 
Sous leurs pieds
Brûlés d’ortie…

Un champ de jasmin 
Monte au poing
Du jardin ahuri

Le printemps arabe déploie
Sa nuit
Etrangle lune
Dune
Et bois
Les puits

Jouant du tambourin
Le comité “amis du paradis”
Capte les fruits 
Verse du jasmin venin
Dans les veines et intestins 
Du jardin…

 

Bien sûr que le rêve a mal

 

Bien sûr que le rêve a mal
Entre les mains sales

Bien sûr que la dette est colossale 
Et que les temps sont durs

Bien sûr, bien sûr …
Mais ce qu’il y a de sûr et certain 
C’est qu’à un moment donné 
Et à point nommé 
Le matin fera le mur

 

Prince douleur…

 

Prince douleur…

Quand il pleure
C’est sanglots 
Longs
De fleurs
Qui se prolongent gong
À l’intérieur

Quand il rit …
Il fait fureur

Mais au fond
Douleur…

Rit- on encore
Vraiment 
D’un rire franc et sonore
Lorsque sur le front des ans 
On a autant 
De lacs d’eau profonds
Sous le front ?
.

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