La porte de Mercure*, la porte de Mousallaa* par :Furat Esbir – poétesse syrienne – Nouvelle-Zélande

:Furat Esbir

 

La porte de Mousallaa

La porte de Mercure

Al-Zahira*

Le four automatique,

Daffou Al-Shawq*

Les cloches se mettent à sonner à la porte de Thomas

Racontant l’histoire de Marie

Quand elle était sous le tronc du palmier !

La voix du muezzin,

Les noms et les sons…je les connais.

Ce sont des signes que je dessinais pour revenir du chemin de mon égarement,

Lequel était aussi long et nu que mes chagrins.

« Nous faisons fondre l’or et l’argent et les transformons en déchets », a crié une pierre précieuse qui dormait dans les bras de sa mère sur cette colline jouxtant en même temps Caïn  et Abel.

De l’argent de l’œil, nous versâmes nos larmes  pour en faire un affluent au fleuve de la sagesse, afin que nous nous apprenions comment pardonner au ciel les fautes que ses fils avaient commises après avoir mangé la pomme.  

La femme a confectionné ses tresses avec des lingots d’or et les a accrochées à l’entrée d’une porte sise à l’est.

Les fouilles se déroulent avec passion, dans le but de découvrir le corps d’une femme syrienne qui dort dans les jardins de roses de Damas et qu’une cité toute entière s’est endormie en plein air sous l’effet du parfum qu’elle exhalait.

Et vu que le mûrier du Cham ne fleurit plus en ses saisons, les femmes se sont mises à pleurer, car elles n’avaient aucun rouge pour  colorier leurs lèvres !

Ö sang qui coule sous ses sept portes, nous avions dans le registre des épines une histoire de laquelle nous tissions la laine des pauvres, apprenions  à manger le pain  subventionné et ouvrions les fenêtres de service  pour saisir la main d’Ibn Arabi* qui habitait  au cœur d’Al-Salihiyya *au moment où nous descendions d’elle tout en montant vers  le pont de Victoria puis de ce lieu vers nos maisons touchées gravement par l’humidité, nos maisons dépourvues de fenêtres et dans lesquelles le soleil était notre ennemi numéro un, celles qui nous avaient quitté après que nous eûmes entré à Yethrib* qui devint notre cité !

Il n’y avait aucun refuge pour nous .Nous nous envolâmes d’un pays à un autre, portant nos âmes avec les chansons d’adieu, tout en nous demandant : « Est-ce que cette terre nous réunira de nouveau ? »

Nous grandirons beaucoup, nous vieillirons comme  aux années passées !

Demain les sources se nourriront des larmes des femmes, le fleuve Barada* retrouvera sa folie, s’opposant obstinément au vent  venant des hauteurs  où avaient poussé les lauriers dont l’odeur attire les femmes pour s’y frotter les membres afin qu’ils acquièrent encore plus de blancheur… !

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*La porte de Mercure :L’une des anciennes portes de Damas.

*La porte de Mousallaa : L’une des anciennes portes de Damas.

*Al-Zahira :Un quartier à Damas.

*Daffou Al6chawq : Un quartier à Damas.

*Ibn Arabi :Théologien et poète né en 1165 après J-C. en Andalousie et mort en 1240 après J-C à Damas (Syrie).

*Al-Salihiyya : Vieux quartier à Damas.

*Barada :Fleuve qui traverse la ville de Damas.

 

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