Le petit “coeurdonnier” (Seconde partie) : Conte pour petits et grands par : Rémy Ducassé dit Erdé – Bastia-France

DEDICACE :

En souvenir de Joseph Ducassé – mon grand-père, en mémoire d’un tout petit bout de sa vie.
A ma jolie Manon, à mon Prince de la lune Téo. 
A Edwige et Ayénola Tchalla.
A tous les enfants de la terre. !

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Rémy Ducassé dit Erdé

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Cela devait marcher, foi de cœur de petit « Coeurdonnier ».
Au matin du huitième jour, il se leva, ouvrit en grand la porte de la boutique, décrocha tous les volets fraîchement repeints, faisant entrer en gerbes éclaboussantes la lumière du soleil.
Au soir de ce même huitième jour, rien de rien, pas le moindre petit bout de cœur à l’horizon rapproché de la rue. Notre nouveau petit « Coeurdonnier » de Pamiers, un peu découragé, se leva de sur son tabouret, se préparant comme il l’avait fait tout au long de sa longue vie, à refermer son échoppe. Au moment où il refermait sa belle porte de chêne, il perçut diffus un petit grattement, suivi d’un imperceptible soupir. Doucement, il entrebâilla l’huis et là entrecroisés l’un dans l’autre, entrecroisés et blottis le petit « Coeurdonnier » vit deux cœurs tracés au rouge à lèvres sûrement d’une main tremblante. Aussitôt il comprit la situation. En les prenant délicatement au creux des paumes de ses deux mains noueuses, il se dit : « ils sont tombés d’un miroir, et traînés jusqu’ici ».
Point d’explication supplémentaire à demander. Il n’était pas là pour juger d’une histoire qui n’était pas la sienne. Deux jours après, ces deux cœurs entrelacés tombés d’un miroir purent reprendre légers et ragaillardis, leur chemin de vie.
De là, les cœurs se succédèrent frappant à la porte de notre petit « Coeurdonnier » de Pamiers.
Il s’occupa ainsi de :
–    Deux cœurs gravés sur l’écorce d’un chêne, il enleva précautionneusement la flèche qui les transperçait, car il n’aimait pas les armes et leurs représentations.
–    D’un cœur d’artichaut qui ne cessait de sangloter.
–    D’une chanteuse venue du Québec qui s’appelait « Cœur de Pirate ».
–    De deux cœurs purs qui n’arrivaient pas à se faire des amis.
–    D’un cœur de pierre tombé amoureux d’un cœur formé des doigts croisés des deux mains fines, d’une jeune fille inconstante.
–    D’un arbre dont les fruits étaient des cœurs de toutes les couleurs.
–    D’une longue file de petits humains sans cœur et qu’il lui fallut équiper, cela fût long et difficile.
–    De plusieurs cœurs meurtris et apeurés, c’était très fréquent en ce temps là.

Il eut même à s’occuper :

–    Du cœur d’un chirurgien cardiaque, le Docteur Rémi H. qui malgré son prénom – « celui qui guérit » – était épuisé et fatigué.
–    Des cœurs dont les propriétaires ne comprenaient pas, pourquoi cela n’était pas avilissant de laisser parler leurs cœurs.
–    Des cœurs de gens en grand danger qui ne savaient pas refuser leur cœur parce qu’on ne le leur avait pas enseigné, ou parce qu’ils ne voulaient pas faire de peine aux autres.

Notre petit « Coeurdonnier »  de Pamiers sur les cœurs une fois, dix fois, mille fois remit son ouvrage. Il vit toutes sortes de cœurs.

–  Les cœurs éplorés, les cœurs qui saignent.
–  Les cœurs qui passent sans rien accorder aux autres cœurs.
–  Les cœurs qui rient tout le temps.
–  Les cœurs qui chantent, ceux qui nous enchantent.
–  Les cœurs silencieux.
–  Les cœurs bruyants.
–  Les cœurs vaillants, toujours aux autres attentifs.
–  Les cœurs paresseux, indolents qu’il faut tirer et pousser tout le temps.

Voilà, mes chers enfants je vais mettre un point final en forme de cœur à mon « historiette ». Je vous laisse, vous dont je sais que vous avez assez de cœur pour cela de poursuivre ce récit et d’y donner la plus belle suite que vous voudrez.

Epilogue.

Sachez mes chers petits – les miens tout proches – mais aussi chers enfants de la terre entière que je ne doute pas que toutes et tous, cœurs de filles et cœurs de garçons main dans la main, vous allez former la plus chaîne d’AMOUR et de cœurs.
Celle-ci ne s’arrêtera jamais.
Elle se poursuit à travers l’espace et le temps depuis la nuit des temps.

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