La passion amoureuse, l’errance et toi la patrie par :Mohamed Ben Rejeb – Kélibia –Tunisie

Je publie aujourd’hui l’un des poèmes que j’avais écrits il y a plus de quarante-cinq ans…J’étais à l’époque en première année du 2ème cycle   à la faculté des lettres et sciences humaines  de Tunis (section :histoire/géographie). Je suivais aussi tout ce qu’on publiait et imprimait en Tunisie et ne quittais pas les maisons de la culture Ibn Khaldoun et Ibn Rachiq ainsi que les autres maisons similaires où je cherchais une bonne pièce de théâtre ou un bon film comportant des dimensions intellectuelles importantes …je ne quittais pas également la maison de la culture de Kélibia pendant les vacances où je côtoyais  les professeurs feu Abdelkader Dardouri ,Mohamed Hmaied , Ahmed Ben Cheikh et Abdelmajid Larnaout.Et là, nous avions produit  des pièces de théâtre avec lesquelles nous avions participé au festival national du théâtre des amateurs et quelques films au sein de la fédération tunisienne des  cinéastes amateurs. Nous y avions aussi animé des clubs littéraires et édité une revue culturelle.

 

13227559_10210405612843596_1931719172800435352_o

Mohamed Ben Rejeb

flag-%d8%b9%d9%84%d9%85-%d8%aa%d9%88%d9%86%d8%b3

1625587_620829154718383_6530271211895332401_n1-620x330

 

Lorsque  la ville ouvre ses portes

Les miennes se trouvent déjà fermées

Et les verrous inaccessibles.

Les soucis m’ouvrent moi-même

Et boivent de mon sang.

Ö madame !

Tu es l’aveu

Et je suis la voix rauque.

Cesse de me ramifier encore plus !

Et étreins-moi de l’âme à l’âme !

Lorsque le matin se lève

Mes blessures ne se ferment pas,

Ma nuit se poursuit,

Les soucis me dévorent,

Et ma Shahrazade ô madame

Se tait, cessant de dire les paroles permises.

Dis-leur :

Que c’est mon corps,

Que c’est moi l’épuisé,

Que c’est moi dont il est permis de verser le sang !

La tribu m’a rejeté ô madame !

Et c’est toi le refuge !

N’en cherche pas la cause

Et habite-moi pour toujours !

Dis-leur

Que ma passion amoureuse est licite,

Que mon amour pour la patrie est sans fin !

 Dois-t-on pendre l’amoureux

Alors que son seul péché est de t’aimer

Et d’aimer cette patrie ?

Dis-leur

Que j’aime éperdument la vie,

Avec toutes les peines que mon cœur ressent,

Avec tous les soucis de la patrie !

Dis-leur que celui qui aime jusqu’à la mort

Ne meurt jamais !

Parle…dis …

Que c’est l’amour et le rêve !

Laisse-moi planer dans mon enfantillage

Et ne me prive pas ô mon souhait !

Je t’aime ô mon pays !

Comprends-tu madame ?

Ö femme qui est tout mon être

Ceci est mon cri

Et cela est mon sang !

Verse-le dans la passion amoureuse quand tu veux !

Convertis-toi à ma religion !

Il n’y a plus d’espoir aujourd’hui dans le silence.

Parle !

Parle !

Dis que la Tunisie est mon sang,

Que la Palestine est mon sang,

Que Beyrouth est ma ville fermée,

Que Baghdâd est mon grand Amour,

Et que la patrie entière est toi 

Et qu’elle est  mon prochain enfant !

Laisse-moi briser les verrous !

Laisse-moi ô dame de la passion amoureuse 

Démolir les ponts qui m’ont détruit !

Je ne m’envole plus.

Je ne supporte plus.

Je ne suis plus capable de garder le silence.

Mon verbe n’est pas à vendre.

Le vent a soufflé de l’est

Et le désir ardent s’est emparé de moi ô mon ennui !

Ö mes portes fermées !

Ne dévoile pas mon aspiration

Et ouvre la voie !

C’est le chemin de l’amoureux passionné

Et de la  bien-aimée.

J’ai décidé de partir

Avec ces soucis et cette peine.

Je serai seul à partir à l’intérieur de mon sang.

Je serai seul sur le pont

Criant ma liberté…ma liberté….

Ils ont essayé de me faire taire.

Cependant comme tu le sais

Mon verbe ne s’emboîte pas

Et il n’est pas  à vendre,

Car je suis l’oiseau

Qui ne cesse de chanter

Dans cet espace vaste

Où les mots planent avec moi,

Montent à ma tête

Et flambent toute ensanglantés

Laisse donc mon amour passionné ô mon espoir

Si tu crains d’être épuisée

Et d’avoir de la peine !

Je suis la passion amoureuse

Et la mort ne se vêtit pas de bleu.

Ce sont les pigeons qui planent dans mon enfantillage.

C’est mon destin.

Joins-toi à mon amour, à mon front,

Marche dans mon chemin

Et étreins-moi d’un amour passionné à un autre !

Je refuse et la terre est avec moi.

Laisse-moi appeler la tribu !

Laisse-moi crier :

Ö membres de la tribu

Voici mon sang

Annoncez, si vous voulez, qu’on puisse le verser impunément,

Versez-le dans les rues,

Mon corps est épuisé à cause de vos soucis

Bien qu’il ne connaisse pas la fatigue.

Voici mon sang !

Ni votre épée me fait peur

Ni la mort non plus !

Je rêve.

Et mon rêve

Je le porte entre les plis de mon corps

Mon rêve est le tien.

Je me suis réveillé d’un beau rêve

Ö dame de la patrie et de l’amour !

J’avais souhaité de retourner à mon sommeil

Je rêvais, rêvais d’oiseaux

Je rêvais de la sincérité que je voyais sur les visages des êtres chers

Et des amis.  

Je rêvais d’oliviers, de pommiers, de limons et d’amour.

Je t’avais vue te promener dans mon jardin à ta guise.

Tu riais et je riais.

J’avais vu ma folie

Et la tienne.

Comme tu es superbe quand tu brandis ta folie

Et tu te moques du monde entier

Parce que tu rêves d’un autre …

Je me suis réveillé

Et j’ai vu le noir à ma droite

Et le policier qui ne souriait jamais.

J’ai souhaité retourner à mon sommeil

Mais comment accéder  au rêve ?

Que le rêve est beau ô madame !

Sois ma colère

Et je serai pour toi le tremblement de terre ,

Je serai pour toi l’histoire… !

Je t’aime !

 

 

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*