La dualité de l’idéalisme illusoire et l’attachement au vécu immédiat dans le roman Don Quichotte de Cervantès par :Mohamed Salah Ben Amor

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L’ingénieux romancier Cervantès

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Avec les statues de Don Quichotte et Sancho Pansa et en haut cette de Cervantès à Madrid ( le 7 août 2015 )

Aujourd’hui où les sciences narratives ont presque détruit le roman , en le réduisant à une simple mise en application artificielle et compassée de l’une des recettes élaborées par les poéticiens de la prose , et à leur tête Mikhaïl Bakhtine , Tzvetan Todorov et Gérard Genette , les passionnés de l’art romanesque éprouvent le besoin d’un temps à autre de retourner aux chefs d’œuvre classiques où les règles essentielles et déterminantes sont le plaisir d’écrire, l’intuition, la spontanéité, la sincérité et l’expérience profonde dans l’arène de la vie. Ce qui a propulsé beaucoup d’entre eux au rang de patrimoine culturel de l’humanité.
Et parmi ces joyaux sans aucun doute Hidalgo Don Quichotte de la Manche, le roman de l’espagnol Miguel de Servantes (1547 – 1616 ) qui, bien qu’inspiré du contexte spatio-temporel et social dans lequel il a été écrit et spécifiquement de la structure figée et austère de la société espagnole du XVIème siècle, brosse deux portraits archétypaux et en fait les symboles de deux types humains opposés qu’on rencontre en tout lieu et temps :le premier est celui du personnage principal Hidalgo Don Quichotte qui représente l’idéalisme illusoire et la coupure totale de la réalité et le second est l’image de son valet Sancho Pansa dont la préoccupation majeure est de remplir sa panse- d’où cette appellation comique de « Pansa »- et qui incarne donc l’être humain dépourvu de toute ambition et étroitement lié au vécu immédiat .Ce qui fait d’eux une dualité charnière aussi inédite à l’époque de l’auteur que pertinente et qui explique le succès fulgurant de ce roman et sa traduction vers dans les principales langues du monde .
La première fois que j’ai lu ce roman je n’avais que douze ans après qu’on me l’ait décerné comme prix de fin d’année à l’école primaire. Et depuis combien de fois je l’ai lu ? Vingt ? Vingt-cinq ? Ou plus ? Je ne peux m’en souvenir. Mais ce qui est certain c’est que je le lirai encore plusieurs fois !

Un commentaire

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    Une belle analyse littéraire qui nous rafraichit notre mémoire d’une littérature classique et mythique. Bravo mon ami Mohamed.

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