Poème élégiaque de Victor Hugo sur la mort de sa fille Léopoldine :présentation de Mohamed Salah Ben Amor

Ces vers ont été écrits par Victor Hugo à l’occasion du décès de sa fille Léopoldine morte à l’âge de dix-neuf ans noyée dans la Seine à la suite du renversement d’un canoë  à voile qu’elle montait avec son mari et son oncle. Son mari trouva aussi la mort en essayant de la sauver.

 

Victor Hugo

 

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

 

 

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