Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :40– Les poèmes de Laurent Mourot-Faraut :40-4 :Notre histoire…

Laurent Mourot-Faraut

 

L’histoire devait nous le dire,

Mais l’histoire nous a tout pris,

Elle avait mis son masque avant de nous sourire,

C’est étrange, mais elle était plus belle comme ça,

Elle a tué nos espérances, la vie,

La vie jusqu’à la mort,

J’ai si souvent eu de traverser le Nil, la nuit,

De parler aux pharaons de mes passions,

Mais, mais, l’histoire devait nous le dire,

Mais l’histoire a sans doute appris à se taire,

J’ai parlé de toi au miroir,

Et le miroir ne m’a pas reconnu,

C’était étrange, c’était comme si il ne m’avait jamais vu,

Mais l’histoire devait lui dire,

J’espérais qu’elle lui parle de moi,

J’ai passé ma vie à être un fantôme,

Mais où est passé ma vie, mon espérance,

La vie jusqu’à l’amour,

Tes bras autour des miens,

Mon cœur contre le tien, et le soleil qui nous tient,

Pour écrire une autre histoire qui change nos destins,

Je t’en prie la vie écris-moi !!!

Je t’en supplie la vie !! Dis le moi !!

J’ai envie d’attendre demain,

De voir si la vie nous le dira…

J’ai perdu mon âme dans un sac imaginaire,

J’ai fait semblant d’avoir mal,

J’ai fui  la vie quand elle me demandait de l’attraper,

L’histoire devait nous le dire,

Mais l’histoire n’a rien dit,

Je me perds encore sans raison dans ma raison

Même si parfois j’ai tort,

Même si parfois j’ai peur,

J’ai envie de recommencer ma vie,

Depuis le début et d’aller jusqu’à toi,

J’ai regardé à nouveau dans le miroir,

Mais je ne me vois plus,

Mais je ne te vois plus,

L’histoire devait nous le dire,

Mais la vie ne nous a rien dit,

Mais où es tu partie la vie,

Sans moi, sans moi, sans elle ?

J’ai encore demandé au miroir,

Mais il ne m’a toujours pas reconnu,

Il ne sait pas qui tu es, et il ne m’a pas reconnu…

Mais où es tu partie la vie, sans moi… ?

 

Il nous est arrivé , au cours  de notre suivi critique  de la production poétique de cet auteur qui se poursuit depuis  2011, d’y déceler  de temps en temps des signes épars  laissant filtrer  les symptômes d’une crise interne  qu’il  essaie de dissimuler  au prix d’un grand effort derrière son engouement  exalté pour les aventures sentimentales  qu’il vit avec un nombre toujours grandissant de filles d’Eve .Et contrairement  à cette démarche dérobante observée dans quelques poèmes précédents , ce poème-ci nous met en face de cette crise   au  sommet de son aggravation .Mais de quoi s’agit-il  exactement? Les propos du locuteur laissent entendre qu’il a été victime d’une  rupture amoureuse douloureuse dont il n’a pu amortir les conséquences  .Quant à son discours lui-même , il  est , de bout en bout , empreint  d’un ton plaintif et lamentatif  , mettant en accusation le Temps et la vie  et  sombrant dans un délire introspectif incontrôlé  qui  en dit long sur  le caractère psychotique  de ce trouble .Ceci n’est  évidemment qu’une une vue  générale  du contenu sémantique du poème .Quant au style , il se distingue par son rythme interne  très  intense engendré par  l’asyndète  ( suppression des conjonctions  ) et  l’usage massif les répétitions  sans  recherche ou presque  de métaphores inédites peut-être parce que le réel décrit au cours de cette crise dépasse en soi l’imagination.

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