Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 28–Les poèmes de Najib Bendaoud : 28 –15: En route pour El Jadida

Najib Bendaoud

 

Ce bout de bonheur s’est mis debout

Quand ton regard est venu royalement

Loger mon regard égaré   

Ce bout d’espoir tenace a surgi

Soudainement au fond de l’être de mon être

Ce bout de rêve autres fois insaisissable

Du coup s’est vu se réaliser dans mon âme

Un voyage a rendu mon temps intarissable

Son doux regard et un café noir

Ont accompagné ma balade sentimentale

Le long de ses rives ostentatoires

J’ai vu le ciel s’habiller en sa couleur bleu

J’ai vu son acharnement terriblement beau

J’ai vu la terre déchainée sous sa marche dansante

J’ai vu les parfums et les roses

Orner ses courbes enflammées

J’ai vu toutes les couleurs ferventes

De son petit sourire brûlant

J’ai vu tous les enfants adorer sa passion

Et tous les vieux s’incliner devant son aisance

Elle est belle comme mon rêve

Et moi, je suis beau comme sa renaissance

Elle a commencé par aimer la cuisine indienne

Parce que moi,

Je l’aime follement

Elle a appris à boire du café noir léger

Parce que moi,

J’aime boire du café noir léger

Sans modération aucune

Et ce soir, elle est partie pour revenir

Et moi, je suis revenu pour ne plus partir        

 

Avec ce texte , cette fois effectivement poétique et non de prose poétisée , nous voici revenus à la source qui est ,  sans aucun doute ,  la spécialité de l’auteur que nous n’avions pas cessé de  qualifier de poète  même  en parlant de ses textes narratifs . En effet , si nous avions émis quelques réserves quant à ses dons dans ce deuxième genre qu’il doit confirmer dans un nombre suffisant de récits , ses capacités dans l’art poétique ne sont  point à démontrer . Et cela se manifeste visiblement dans un bon  nombre de qualités qui font sa singularité dans ce vieux  art linguistique où peu réussissent à émerger du lot et en premier lieu  son lyrisme extrêmement exalté , son goût artistique très fin et sa sensibilité esthétique effilée , lesquels se traduisent  , à   titre d’exemple dans ce  nouveau poème ,  par ce discours amoureux fortement imagé et métaphorique et à haute charge émotionnelle  où il  prête à la ville d’El Jadida les traits d’une bien-aimée ,  tout en jouant avec une grande habilité sur l’ambigüité engendrée par la substitution entre ces deux  beaux personnages féminins qu’il réalise pleinement par l’accumulation massive des traits  d’une femme contre l’émission de  très rares signes renvoyant à la ville (   dans le titre :  En route pour El Jadida puis  dans le 11ème vers : Le long de ses rives  ostentatoires ).Une très bonne mention Najib !

 

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