Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 26–Les poèmes de Gaëtan Parisi 26 -5 : Demoiselle

Gaëtan Parisi

Comme un prisonnier

Oublié

Esseulé

Empêché

Son âme secoue ses chaînes

Elle traine

Dans les plaines

Du plaisir

De la haine

Du désir

Comme un artisan

Partisan

Elle erre

Sur les terres

Des idées

De la pensée

Du savoir opprimé

Plus riche qu’une banque

Elle est aussi le manque

L’absence

La carence

Qui nuit au destin

Du genre humain

Bafouée

Rejetée

Lapidée

Elle est l’encre

Des écritures

Le sang

De toutes les cultures

Le son

Du langage

Sage

Sur les chemins escarpés

De la vie

Elle est convoitise de toutes les envies

Foulant à ses pieds

Un univers impossible

Impassible

Elle veille sur les souvenirs

Et le devenir

Tel un flambeau

Toujours espéré

Recherché

Donné

Pour son ombre

Déchirée en lambeaux

J’ai embrassé

Enlacé

J’ai hurlé

Tué

J’ai aimé

Aussi

Je me suis

Effacé

Humilié

Pour son nom

Pour imposer son renom

Pour relever le noir profond

Au dessus de l’horizon

De son regard silencieux

Insidieux

Comme pour un dieu

J’ai prié

J’ai blasphémé

Pour elle

Rebelle

Plus belle

Que le cœur des mortels

J’ai tout sacrifié

Pour cette demoiselle

Encore pucelle

Je me suis damné

Pour l’épouser

Pour l’éternité

L-i-b-e-r-t-é

 

La liberté  a été , est encore et restera toujours l’un  des thèmes les plus abordés universellement dans les œuvres artistiques et littéraires ,  parce qu’elle fait partie des cinq hautes valeurs auxquelles s’attachent et aspirent tous les peuples du monde  à coté de la justice , l’égalité , la vérité et l’amour  , bien qu’elle s’en distingue par son caractère militant, du fait que son acquisition  a été  et  demeurera à jamais   le  but  le plus convoité  à l’échelle planétaire .Et c’est à cette place de choix qu’elle occupe dans l’âme humaine que nous devons un bon nombre de poèmes écrits de mains de maîtres tels que ceux de Paul Eluard (1895 – 1952 ), Aboulkacem Chebbi  (1909 -1934), Pablo Neruda (1904 – 1973) et  bien autres .Marchant  à pas confiants dans le sillage de ces grands , notre poète trouve  dans son fond les ressources créatrices nécessaires  qui lui évitent l’imitation et même l’inspiration .Et la preuve est cette métaphore centrale  conçue par l’emprunt surprenant   d’une belle demoiselle aimée  comme comparant au concept abstrait de liberté en tant que  comparé  et sur laquelle a été  érigé le poème tout entier .Une deuxième touche artistique et non des moindres attend le lecteur à l’ultime vers : c’est cette révélation  inattendue de la signification symbolique de la demoiselle qu’il croyait jusque-là être une  femme réelle , vu que le l’amour est d’habitude le thème de prédilection de l’auteur .Ajoutons à ces procédés bien ficelés la série d’images étincelantes qu’il a fait défiler  tout le long du texte  telles que (  son âme secoue ses chaînes – comme un artisan partisan elle erre sur les terres des idées de la pensée – plus riche qu’une banque elle est aussi le manque  .)

Un poème-bijou qui  se joint à un répertoire  universellement  riche et florissant  de poèmes  bien inspirés et finement confectionnés sur  la liberté.

 

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