“La vache des orphelins” par : Maissa Boutiche – Ain Bénian – Alger – Algérie

Maissa Boutiche

 

La rue semble, bien déserte
Les muriers dans leur solitude
Au coin de la rue
Veillent, les branches nues
Frissonnent  de leurs peines
Narrent dans la nuit glaciale
Les contes de « la vache des orphelins »
Un conte légendaire, d’antan
Pour se tenir compagnie

Les tuiles des maisons qui se tiennent hautaines
Sont revêtues  de blanc
La neige tisse son burnous blanc
Froideur
Et silence
Dans les nids vides des hirondelles
Exilées

Les mûriers agonissent
Narrent au vent qui souffle un passé
Brodé de fils d’or et d’argent
Dans les cœurs des uns
Et inconnu pour bon nombre d’autres
Mon regard les croise
Les regarde avec amour
Et dit :
– Vont-ils tenir tête à ce gel
Pour retisser le prochain printemps ?

Les maisons enlacées immobiles
Se tiennent debout  côte à côte
Mais semblent ne pas se connaître
Les unes ont subies des séances d’esthétique
Et d’autres se tiennent encore debout
Avec leur beauté authentique
Malgré l’usure qui se lit sur leurs murs fissurés
Hautaines font fi aux affres de l’erreur humaine
Et aux temps qui peint  son tableau d’usure
En passant

Les âmes rêveuses s’enrichissent
De leur beauté authentique
Tissent leurs souvenirs
Se rappellent
Les saisons de cerises
Et d’autres
Se désintéressent complètement

Mon quartier a froid
L’hiver est rigoureux
Toiture blanche couverte de neige
Les passants recroquevillés sur eux même
Pressent le pas
Pour retrouver la chaleur humaine dans la demeure
De l’amour et du temps

Ma rue était bouillonnante par le passé
Jeux,
Vendeurs de bonbon
Rires et chants
Un amour conjugué au passé simple
Qu’on ne retrouve plus à présent
Les femmes
Entrebâillent leurs portes
Ayant un œil vigilant
Sur la conduite de leurs enfants

Ma rue était heureuse
De ses maisons jadis qui se ressemblaient
Leurs murs gais en couleur
Gauchement et joliment, peints

Le temps est toujours le temps
Il n’est pas regret
Mais il est nostalgie qui réveille
En nous ce tatouage, brodé nos cœurs d’enfant.

3 commentaires

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    Jadis tout nous sublimé. Tout comme votre poésie d’aujourd’hui. Merci Poétesse de raviver en nous cette nostalgie de notre enfance.

  2. Avatar

    Ravie de ton retour mon ami. Tu nous as manqué.
    Tendres pensées .

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