Les entretiens de « Culminances » : 7- Avec la poète canadienne Rolande Bergeron

Rolande Bergeron est née le 9 juin à la baie d’Hudson et vit à Montréal (Canada). Elle a fait des études universitaires en se spécialisant dans le théâtre et littérature française. Elle est auteur, compositeur et interprète. De sa poésie se dégage un esprit profondément humaniste et fortement imprégné des hautes valeurs universalistes qui constituent ensemble chez elle un arrière-fond intellectuel solide et clair duquel émerge la plupart de ses poèmes. Et comme tous les acquis à ce courant, elle s’attelle à livrer un combat farouche sur deux fronts : le premier contre fauteurs de guerre et à leur tête les grandes puissances ainsi que les responsables des fléaux du terrorisme, de l’intolérance, du fanatisme, du racisme et de la discrimination humiliante entre les deux sexes. Le second front contre l’état de réification auquel la civilisation moderne a réduit l’Homme, suite à la mécanisation excessive de l’activité humaine. Sur le plan de la forme et contrairement à plusieurs poèmes dit engagés où l’oralité disgracieuse prend le pas sur la qualité littéraire et la beauté du style, l’écriture de cette poétesse est fortement imagée et élégamment rythmée.

 

Question 1 :Vous êtes canadienne. Vous vivez à des milliers de kilomètres du monde arabe. Mais nous voyons dans votre poésie défendre les causes arabes, parfois plus que ne font les poètes arabes eux-mêmes. Pourquoi cet intérêt aux peuples de cette contrée du monde ?

Rolande Bergeron : J’aime les arabes parce qu’ils sont des mal aimés.  Pour partir en guerre, Georges Bush a dû convaincre les Américains et ses alliés que les arabes étaient mauvais.

Question 2 : Vous êtes une poète militante alliant l’acte à la parole. Et la preuve en est qu’en 2013 alors que le terrorisme frappait fort en Tunisie, vous n’aviez pas hésité à venir passer vos vacances dans notre pays pour y encourager le tourisme. Pourquoi avez-vous risqué votre vie pour servir un pays  lointain auquel rien ne vous liait ?

Rolande Bergeron :Ce n’était pas ma première visite en Tunisie. J’y étais déjà quand cette attaque eut lieu et je ne mesurai pas le danger de me rendre à la plage chaque après-midi. Je n’ai rien d’un aspirante au martyr.

Question 3 :Dans vos poèmes vous dénoncez  ouvertement la mondialisation capitaliste libérale et vous défendez les hautes valeurs humaines. Croyez-vous que la poésie est capable d’obtenir des résultats concrets dans ce sens, surtout en Occident où prédominent les valeurs marchandes ?

Rolande Bergeron :De très grands poètes avant moi et de grands artistes comme Léo Ferré, Jean Ferrat ont chanté Aragon, Guillaume Appolinaire et n’ont pas réussi, je n’ai donc pas la prétention d’y parvenir.

Question  4 :Le courant universaliste essaie de supplanter toutes les idéologies en se posant comme la seule alternative capable d’unifier les citoyens du monde et mettre fin à la guerre, au racisme et au terroriste. Pensez-vous  qu’il y arrivera un jour ou ne s’agit-il que d’une rêverie chimérique, du fait que le mal fait partie intégrante de la nature humaine ?

Rolande Bergeron :Ma poésie vise seulement à sensibiliser les consciences à ce que vivent les Africains, du Nord au Sud, et les pays du Moyen-Orient, entre autres.

Question 5 : En tant que poète militante, avez-vous été influencée par des poètes qui se sont distingués dans ce genre de poésie comme Lorca, Neruda, Darwich ,Hikmet ou autres ?

Rolande Bergeron :Pas tellement sauf au hasard de mes nombreuses lectures. Le web me fut fort utile pour en savoir plus sur les contrées qui m’interpellent. Et mes émotions se sont traduites poèmes.   Par exemple, « Tom l’Africain ». J’avais lu « La case de l’oncle Tom toute jeune

Question 6 : L’amour occupe aussi une place non moins importante dans votre poésie. Pouvez-vous nous éclairer sur cet autre côté de votre vie ou bien ce sujet est pour vous personnel et intime ?

Rolande Bergeron : Sans révéler ma vie, je vous avouerai que, au fil du temps, j’ai compris que l’amour était une énergie très puissante qui tient de la divinité. Il y a amour et Amour…

Question 7 : Il y a un bon nombre de poètes canadiens dans notre sélection .En connaissez-vous quelques uns et avez-vous une idée sur ce qu’ils écrivent ?

Rolande Bergeron :Il faudrait que je revois votre sélection…

Question 8 :Comment évaluez-vous l’apport de facebook à la poésie ? En êtes-vous satisfaite ? Et y avez-vous décelé des aspects négatifs ?

:Rolande Bergeron : Je me sens très redevable à Facebook.  Jamais sans lui ma poésie ne serait venue à la connaissance de personne.

Question 9 : La poésie arabe que je traduis fréquemment dans cet espace en langue française vous touche-elle ou bien vous la trouvez un peu lointaine de votre goût et de vos préoccupations ?

Rolande Bergeron : Toute poésie me touche si elle ne sert pas l’égo du poète.

Question 10 : Avez-vous des projets littéraires en cours ?

Rolande Bergeron : Je n’ai aucun projet de publication (j’ai écrit un roman qui est resté sur les tables, cela m’a guérie d’essayer de publier) et la poésie ne se vend pas.  J’écris sous l’inspiration du moment. Et présentement, la politique me tient en haleine.

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