Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :1-Les poèmes de Jocelyne Mouriesse :1-22 :Télumée mirage

Jocelyne Mouriesse

Télumée mirage

 

 

Où s’en aller l’onde à l’oubli

En frégate

A la caravelle

Pour une cavalcade d’encre

Falaise

Élan

Remous en vol

Gravir  l’écume

La pluie brumeuse

De l’intérieur

Presqu’île dans le crépuscule

Au sourcil

D’une frêle plume. 

 

Comme à son accoutumée , l’auteure de ces mini-poèmes presque impénétrables qui se plaît à se barricader derrière des remparts  de symboles difficiles à déchiffrer , part d’un détail minime comme l’onde à la surface de l’eau  dans ce texte pour générer toute un monde  concret ou abstrait , externe ou  , comme ici  , interne (De l’intérieur ) et le doter de dimensions extrêmement larges .Le noyau sémantique ( ou si l’on veut la cellule embryonnaire  ) du poème a été conçu sous la forme d’une comparaison entre, d’un côté, l’onde aquatique qui naît soudain et s’élance vers l’infini et, de l’autre, l’idée nucléaire qui se forme dans l’esprit du créateur et le pousse à l’exprimer au moyen du langage. Néanmoins  , pour dérouter le lecteur et éviter de se noyer dans une mare de sens référentiels , cette comparaison a été disloquée et ses éléments constitutifs ( le comparé , le comparant , et le trait commun ) ont été éparpillés  pêle-mêle à la surface du texte .Mais  après la remise de  chaque  élément à sa place, l’idée générale prend forme et ses dimensions aussi . Et ces dimensions sont ici d’ordres  psychologique ( le mobile de l’écriture ou plus exactement de l’acte créatif )  et existentiel ( l’idée que le poète exprime dans son texte n’est qu’un débris  d’un  réseau sémantique gigantesque qui englobe tout ce qui  a été , est   et sera pensé , dit et écrit depuis l’apparition de l’espèce humaine jusqu’au moment de son extension ).Un autre beau mini-poème  ! Bravo Jocelyne !

 

Commentaire de Jocelyne Mouriesse :

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