Trois poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne -Tunis

Fatima Maaouia

Amour

On ne le croirait pas encore 
Mais il y a encore de l’amour sur terre

Dans le cœur de la pierre qui meurt 
De grandir de guerre en guerre

Dans le ciel qui se mord les entrailles 
En quête d’ailes,

Dans la chair de la mer 
Qui a prêté son sel aux larmes de la terre

Dans la pluie embolie, 
Des embellies !

Venez voir

 

Oh, venez voir ! Venez voir !
De bon matin 
Quelqu’un 
A mis dans mon verre
Un vers
Libre

Comme le givre
Pain quotidien 
Qui flingue le Vivre
Est malin

Pour ne plus avoir faim
Je vais en boire
Des litres et des litres
D’hectolitres
De ce vin 
Philtre divin
Qui en fait voir
De toutes les couleurs
Au bistre et au noir

Dans ce chapitre
À titre
De complément alimentaire…

Je garde bien sûr à couvert
Et au chaud
Votre part, de chaque mot

À boire sans manière
Au goulot 
Qui se remplit de Titres merveilles
Au fil des airs …

Pour un envol musical général
D’ailes
XXL azur et cristal
Aux miennes… complémentaires…

Un plein bol odorant 
Fumant et bon 
Qui a fait le plein de miel 
Syllabes et voyelles 
Antidote lumière
À l’hiver…

Venez voir !

Mais…Où sont les cuillères?

Main et sein

 

Me voici encore morte 
Mais je sais que je vis

Comme le chat qui a sept vies
Je prends pour acquis que je suis 
Au mieux mille ou deux
Qui font mal aux yeux

D’abord 
Pour me hisser à bord 
Ma main 
Baie à biens …
Géométrie de la vie
Que j’allume en bougies 
Et chandelles 
Au doigt et à l’œil
Pour me diriger toute seule
Surtout quand le pas 
Chancelle 
Et que je n’ai pas 
La même échelle.

Je la tresse en avions, corbeilles et nacelles
Pour collecter l’arc en ciel
Qui rappelle celui 
Que j’ai dans la pupille
De l’oeil
Et qui m’arrive jusqu’aux chevilles.

Si je veux
Je peux aussi avec elle 
Juste en lui prenant la main
Marcher en temps réel
Même sur de la dentelle
Quand les points se mêlent

Puis,…
Le sein 
Bée

On me l’a pris

J’ai au moins appris 
Ici
Qu’en avoir
Un 
Pas seulement …pour que bébé 
Puisse y boire
Son lait
Est malsain
Et laid…

Ça ne fait rien

J’en en ai deux !

Pépites brutes 
Ailes déployées
Comment croire
Une minute
Que le sein n’est qu’un barillet 
Cylindre creux 
Où le lait pleut

Fruits d’or…
Par moment
Bouillonnants
Comme du lait 
Sur le feu

Poire et pomme.
Il met dans les pommes
Réveille un mort 
N’a pas froid aux yeux
Et se jette toutes griffes dehors
Si on lui fait tort

Alors ???

Allez!
Le problème c’est toujours le lait 
Qui déborderait dans les allées ?

 

 

 

Un commentaire

  1. Avatar

    Très beaux poèmes, intenses et si expressifs.

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*