Lorsque j’ai sellé mon temps par :Mohamed Ammar Chaabnia –Métlaoui –Tunisie

Le grand poète tunisien Mohamed Ammar Chaabnia qui avait été admis, il y a quelques semaines, à l’hôpital pour une affectation de santé légère vient de retourner chez lui sain et sauf. Et la preuve est ce beau poème dont il nous gratifie.
Que Dieu garde notre poète de tout mal !

Mohamed Ammar Chaabnia

Lorsque j’ai sellé mon temps
J’ai vu les vents féconds courir.
Ils couraient comme des météores 
Emboîtant le pas aux djinns,
Couraient comme(Le récepteur se chargera de trouver le comparant convenable )…
Donc…J’ai dit que j’ai sellé mon temps
Pour que je désobéisse au silence,
Pour que je m’essaye une taille convenant à ma voix.
Mais des arbres baillant dans le champ de mon être 
Et une patrie s’appuyant à la suite d’années de disette
Sur une douleur entravant ma vie
Me font à présent rougir !
Et dans le jardin j’ai une jument
Qu’aucune selle ne se trouve à l’aise sur son dos
Depuis qu’elle a mis bas une pouliche.
Suis-je après ce qui est en train de se fonder un chevalier ?
Ou bien devrais-je laisser ma selle sur le dos de sa pouliche 
Au gâté Ayyoub ou à l’élu Anes ?*
Tout en surveillant mon temps
A l’instar d’un mur observant l’ombre
Ou d’une plage guettant les troupeaux de vagues ?
La volée de pigeons qui se trouvait à ma surface
Cherchait une ouverture dans le ciel vaste
Pour s’envoler
Et la poussière qui bâillait 
Enfonce dans le paysage trouble ses griffes insolentes.
Ecrirai-je quelque chose ?, Me dis-je.
Rien ne fait penser que l’écriture est aisée
Lorsque le temps se fait mauvais 
Ou la tempête élève la voix 
Et je vois l’éclair troubler le verre de ma fenêtre 
Au moment où il danse en une scintillation rapide.

*Ayyoub et Anés sont les fils du poète.

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