Trois nouveaux poèmes de Fatima Maaouia – poétesse tuniso-algérienne –Tunis

 

Fatima Maaouia

Deux bancs … 

 

 
Ce sont deux bancs 
Vis à vis 
Au soir 
De leur vie, 
Deux bancs enchantés
D’exister 
Où l’on aimait s’assoir 
Chanter
Et même manger et boire,

Deux bancs
Sans enfants ou amants …
Pans d’histoire, 
Moignons au bras du temps 
Qui les a laissé choir,

Deux bancs
Qui furent clé de sol, 
Clé des champs
Printemps, 
 Farandole
Guirlande de fleurs, 
Rires, soupirs, pleurs,
Accolades 
 Dorées, 
Promenades
Adorées 
Que l’hiver a fait péter
En large et en long,
Car la sève a pris le large 
Délaissé le tronc,

Deux bancs
Gris poésie, 
Veines moisies, 
Couple de pierre,
Cœur dalle
Transie
Qui a mal,

Deux bancs
Que les lacets 
Recommencés
Des intempéries 
Ont sans répit 
Enlacés 
Pour décolorer charme et esprit

Deux …
Beauté
Déglinguée,
Poumons et flancs
Flingués
Que sans se lasser
La pâte à glacer
Du temps
Ciment bactérie armée
Et bottée,
Bouffeuse de vie 
A bien durcis
Et désarmés

Une petite place dans mon cœur

Pensant te faire 
Une petite place lumière
Dans mon cœur,
J’y ai planté ta fleur
Elle a tellement pris d’ampleur 
Que des racines au toit. 
Mon cœur devenu toi
Est un jardin rempli 
De fleurs.

Deux vents

Depuis que j’ai pris 
Les deux vents :
Liberté, dignité 
Et que je les ai mis au devant 
De ma vie 
Pour faire tourner mon sang,
Rien ne peut m’arrêter …
Tout le temps.

 

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