Les chaînes de l’amour… par : Laurent Mourot-Faraut – poète français -Beaucaire, Languedoc-Roussillon

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Laurent Mourot-Faraut – poète français

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J’ai rangé dans le tiroir un morceau de ma vie,
J’ai fait semblant d’y croire et j’y ai cru,
Comment faire l’amour à l’amour,
Et blesser une rose avec une autre rose,
En changer la couleur pour avoir de la peine,
J’ai dérangé l’armoire sans vouloir la blesser,
Refermé les volets sans te violer,
Je suis rentré chez moi à deux pieds,
Tout en parlant aux cloches qui me comprennent,
Je ne sais pas pourquoi j’ai froid ce soir,
Mon cœur est saignant même parfois meurtri,
Je démarre la voiture avec des clés et des chaînes,
A quoi bon déchirer si ce n’est pas déchirant,
Quand ton âme te parle et que c’est enivrant,
Tu regardes ta montre et tu attends qu’elle devienne,
Le temps d’un autre ou bien d’un autre temps,
Tu attends sans doute que je t’aime,
Je ne sais pas trébucher, j’ai peur de me brûler,
A quoi bon être un autre avant d’être moi-même,

Je veux te faire l’amour jusqu’à ce que la vie nous enchaîne…

Laurent Mourot-Faraut

Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor :

Avant de dire quelques mots sur ce nouveau poème de notre ami le poète français Laurent Mourot-Faraut dont nous suivons les écrits depuis 2010 et que nous nous plaisons de dénommer l’Omar Ibn Abi Rabia de la France , en raison les grandes similitudes entre sa poésie des deux points de vue thématique et stylistique et celle de ce grand poète amoureux arabe ancien ( mort en 712 après J-C ), notamment le type d’amour qu’il pratiquait avec les femmes et que l’on peut qualifier aujourd’hui de « ludique »,du fait qu’il consiste à séduire n’importe quelle jolie femme quelle que soit son âge et sa situation matrimoniale ,en imaginant la stratégie le plus appropriée à la faire tomber dans ses filets.
Dans ce poème qui ne déroge en rien aux règles régissant ce sous-genre très particulier de la poésie amoureuse, le poète affiche, dès le début, l’âme de Don Juan ou de Casanova qu’il incarne, en amplifiant à sa nouvelle proie les soi-disant mille troubles et souffrances que lui a occasionnés son amour (Je suis rentré chez moi à deux pieds,/Tout en parlant aux cloches qui me comprennent,/Je ne sais pas pourquoi j’ai froid ce soir,/Mon cœur est saignant même parfois meurtri,/Je démarre la voiture avec des clés et des chaînes). Mais tout comme Omar Ibn Abi Rabiaa ou Don Juan ou Casanova, il prend toujours soin de ne pas se prendre à son propre jeu c.à.d de pas tomber réellement amoureux (Tu attends sans doute que je t’aime,/Je ne sais pas trébucher, j’ai peur de me brûler,/A quoi bon être un autre avant d’être moi-même,).Et ce « moi-même » est, bien entendu, l’âme du séducteur passager qui recherche la séduction comme un but en soi. Et pour finir , prenez garde de croire ce qu’il dit au dernier vers (Je veux te faire l’amour jusqu’à ce que la vie nous enchaîne…), car l’un des traits spécifiques de ce type d’amour est que le séducteur « tourne autour de la source sans y jamais boire »comme l’ont si bien exprimé les critiques arabes anciens à propos du comportement d’Omar Ibn Abi Rabiaa .
Sur le plan du style, la longue expérience de l’auteur dans la manie de ce sous-genre poétique lui a permis de nous gratifier de quelques beaux éclairs d’esprit comme les suivants :(Comment faire l’amour à l’amour,/Et blesser une rose avec une autre rose, Tu regardes ta montre et tu attends qu’elle devienne,/ Le temps d’un autre ou bien d’un autre temps, -A quoi bon déchirer si ce n’est pas déchirant,/Quand ton âme te parle et que c’est enivrant, ).Un énième poème d’un auteur dont la vraie prouesse est de ne jamais se répéter tout en demeurant dans le même thème!

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