Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :11- Les poèmes de Monique-Marie Ihry :11-5 : Trêve

Monique-Marie Ihry

 

Le cygne fendait l’eau, majestueux et beau

Dans le crépuscule s’éveillaient les étoiles

Dissipant peu à peu les brumes de leur voile

L’ange dans les cieux semblait bénir les flots

 

Au loin l’on entendait des chevaux les sabots

Le bruit de leur course dans le soir automnal

Finit par agonir de ses pas en rafale

Dans le silence azur d’une nuit sans tombeaux

 

Le cygne blanc nageait au rythme de la lune

Dont le chant bienveillant aux notes opportunes

Charmait l’onde sereine et comblait d’infini

 

Le monde s’endormait dans la blonde harmonie

D’une paix recouvrée, remettait à demain

L’enfer de la guerre, ses fers, son venin

 

Ce poème s’inscrit dans  la nouvelle orientation prise par son auteure Monique-Marie depuis 2012 et qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, une orientation que l’on peut qualifier de romantisme détendu et épanoui où l’âme de la poétesse  jouit d’un équilibre interne total et d’un accord parfait avec l’univers duquel  ne lui apparaît que son côté  reluisant ,  générateur de  paix  et  de quiétude et source de bonheur et de bien-être . Vu sous cet angle,le poème que nous avons choisi de lui lire cette fois comporte les principales caractéristiques de la nouvelle orientation . Ce qui s’est concrétisé , en premier lieu , dans  la structure binaire dont il a été doté et qui a été érigée sur la dichotomie générale  : positif / négatif  englobant un ensemble de sous-dualités ( magnificence / désolation – crise / détente , joie /morosité …etc. … ) , ensuite dans le double regard porté par la poétesse sur l’univers : émerveillé d’un côté  (  majestueux et beau  –  l’ange dans les cieux semblait bénir les flots – le chant bienveillant aux notes opportunes charmait l’onde sereine et comblait d’infini – le monde s’endormait dans la blonde harmonie d’une paix recouvrée … et  horrifiant  de l’autre  (tombeaux – l’enfer de la guerre, ses fers, son venin  ) conjugué à un ton non moins double  aussi : exalté d’un côté et péjoratif de l’autre concordant chacun avec l’un des deux registres opposés précédemment cités . Les joyaux se succèdent Monique ! Bravo et bonne continuation !

 

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