Les versets du salut par :Zouhour El Arbi – Tunis

Zouhour El Arbi

 

Débarrassez les lieux !

Ouvrez les portails du chagrin !

Mes mots ont mûri

Et il est temps de les cueillir.

Maniez doucement les grappes de la nostalgie !

Cueillez-les lentement !

La lumière autour de moi envahit les lieux .

Les sources d’encre  aux couleurs diverses

Coulent abondamment.

Le rouge vif

Me dessine

Avec la main d’un amoureux passionné

Comme une fleur de basilic

Dont la flagrance est la quintessence des sens les plus sublimes.

Le jaune se prend de jalousie chaque fois qu’il me voit,

M’enlève de force les papillons,

Complote contre moi

Pour s’approprier ma place.

Le rouge pourpre

Me jette dans les embarcations des vagues,

Me soulève,

M’emmène avec lui en voyage

Pour labourer  une nuée

Ayant une envie ardente  de me rencontrer.

La saison des semences est à nos portes.

Ouvrez les sacs de mes émotions !

Les  économies d’amour dont je dispose sont abondantes.

La terre de mes nuages est fertile

Et ses engrais proviennent des épaves de mes rêves.

Aphrodite a abdiqué du trône,

Et elle s’est assise sur les genoux devant moi.

Elle a psalmodié le verset de la fertilité

Quand elle aperçut  la rose de Damas

Danser avec les brises du matin

Dans mes bras.

Les rossignols du cœur ont été enivrés par un râle

Qu’elle a poussé et qui leur a rendu  la vie.

Vénus a renié la mer comme patrie.

Elle s’est rebellé contre le berceau des  coquillages

Quand elle a vu un palmier faire ses ablutions

 Avec l’eau limpide des deux Affluents*.

J’ai fait savoir à Paris

Que je suis plus belle qu’Hélène

Et que mes armées  feront revenir

A Troie l’époque de la sureté.

Qui a dit que c’est elle qui m’a apprise la poésie ?

C’est elle qui m’a dérobé tous mes poèmes.

C’est moi …et non toi la déesse de la poésie ô Erato !

Pour le verbe je suis le feu et l’air,

Pour lui suis une fraicheur salutaire.

L’encre quant elle se déverse est pareille à l’eau

Mais elle accroît ma brûlure.

Mon amour, vas-y doucement !

Ne me fais pas des reproches !

Si le soleil d’Apollon m’a séduite

Et ses rayons m’ont caressée,

L’œil s’éprend de l’étoile quand elle scintille

Et quand la pluie se déverse  sur la terre assoiffée

Du cœur, il se transforme en source.

Mon amour viens  récoltons ce que nous avions semé

Et préparons la semence

Tant que les vallées de nos jours  sont  fertiles !

Viens nous baigner dans les mains d’un lilas émoustillé

Et construire entre les bosquets

Les nids des tourterelles !

Mon amour, ne me fais pas des reproches,

Si un jour j’habite  dans un nid

Ou si je me prélasse sous l’ombre des paupières de l’amour.

Ou si j’habite au soleil

Et annonce que je siège sur le trône du dieu Ra !

Comme le phénix j’ai  fait don de mon nid

Et j’ai pris la direction de  Baalbek

Pour faire renaître ma progéniture

De la matrice de la cendre.

 

 

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