Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :1- Les poèmes de Jocelyne Mouriesse: 1-12 :Tyran gris

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Tyran gris par : Jocelyne Mouriesse -Fort-de-France- La Martinique

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Lune éperdue

Pipiri sous le réverbère

L’ombrelle au pied du mur

 

Vocalises atroces

Bellune rumine

L’aubade farfelue

 

Silence on tourne

Les Jalouseries

De lune aigrie

 

*Tyran gris – Tyrannus dominicensis – Grey Kingbird Tyran gris. Famille des Tyrannidés. Ordre : Passériformes Anthony Levesque

Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor:

Commenter un mini-poème  de notre amie de l’autre bout du monde équivaut à marcher sur des sables-mouvants . Plus on avance , plus on s’enlise .Et c’est pour cette raison que je préfère ,  à chaque fois,  reconnaître ma défaite dès le début et présenter ma lecture comme une tentative avortée de mettre les pieds à l’intérieur de la forteresse qu’elle élève au devant de moi et des autres lecteurs,  à part peut-être , les sorciers chauves . Dans ce nouveau mini-texte ,  il est question d’un oiseau antillais , le tyran-gris  que les dictionnaires définissent comme un «   Tyrannus dominicensis d’Amérique de la famille des serins , nommé pipiri à cause de son chant particulier qui commence dès l’aube,Il a donné dans les Antilles françaises l’expression “se lever au pipiri chantant” .Et voila qu’on nous explique ,  dans cette définition ,  du même coup ,  l’autre  mot énigmatique de pipiri qui n’est qu’un synonyme du nom du même oiseau , cet oiseau dont le comportement singulier serait à l’origine de son choix  ici comme source d’inspiration .Mais qu’a-t-il inspiré au juste à la poétesse  ? Elle nous a brossé un tableau de pleine nature nocturne au sein lequel  , du moins si l’on se tient aux apparences , il n’y a aucune présence humaine  et où le tyran gris et la lune accaparent la scène : l’un en bas acoustiquement  et l’autre en haut visuellement , l’un est mâle et l’autre est femelle .Ce qui nous rappelle un peu l’amour courtois que chantaient les poètes musiciens troubadours au Moyen-âge  sous les balcons des dames de leur choix . Et dans ce cas , la locutrice s’identifierait-elle à la lune et le tyran gris serait-il son bien-aimé ?  Seul Dieu le sait ! Mais ne nous empressons pas de tirer des conclusions hâtives,  car les sons émis par cet oiseau n’ont rien de touchant ,  puisqu’ils ont été qualifiés d’atroces  (  vocalises atroces ) et de farfelus. Quant à leur effet sur la lune/dame , il  va en décroissant du simple  trouble (Lune éperdue ) à l’ennui (Bellune rumine  l’aubade farfelue ) au dégoût  (lune aigrie ) . Donc aucun courant ne semble passer  entre les deux parties .Et c’est ainsi que le noyau sémantique du texte  garde ,  à la fin de cette lecture  , tous ses secrets et  que nous en  sortons bredouille comme d’habitude .En tout cas ,  ces échecs répétés m’incitent de plus en plus à faire un saut  au Martinique pour voir l’ambiance très particulière qui inspire notre amie de l’autre bout du monde .

 

طاغيةٌ رماديٌّ*

شعر: جوسلين مورياس – شاعرة من جزيرة المارتينيك

قمرٌ هيمانُ  

طاغيةٌ رماديٌّ تحتَ مصباحِ الشّارعِ

المظلّةُ تحتَ الجدارِ

موسيقى فظيعةٌ  

القمرُ الجميلُ يجترُّ

السّيرينادُ عجيبةٌ

اُسكُتوا بدأ التّصويرُ

شطحاتُ قمرٍ مصابٍ بالغيْرةِ

حادِّ الطّبعِ

الطاغيةُ الرّماديُّ : طائر شرس يدافع عن منطقته بصلابة ، يوجد بكثرة في جزيرة المارتينيك*

 

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