Un jour… par : Claude Donnay – Dinant –Belgique

Claude Donnay

 
Un jour il faudra bien partir
Cesser de danser
Autour d’un feu sans lendemain
Sûr que ce monde a le souffle court
Et que personne ne veut connaître la fin de l’histoire
Les arbres ne parlent pas
Et les broussailles étouffent jusqu’au chant des oiseaux
Le silence se fait assourdissant
Tu peux vociférer sous le ciel
Lever ton poing de révolte
A quoi bon
Même les prières se brisent
Sur les voûtes peintes à la main
Par des génies oubliés
Le monde s’essouffle
Tu t’épuises avec lui
La rumeur se plaît à l’ignorer
Elle court sans but
Se gonfle de tout ce temps
Jeté aux chiens pour les occuper
Comme les reliefs d’un repas trop copieux
Sûr que tu vieillis
Me disent de jeunes bouches aux dents étincelantes
Tu te rabougris
Ton cerveau ne peut plus enfanter
Il est pareil au ventre flasque de ces femmes
Que l’amour oublie
Il est temps de partir
Cesse d’occuper l’épicentre
D’un monde qui ne t’appartient plus
Qui ne t’a jamais appartenu
La vérité descend des montagnes
Tel un torrent de printemps
Tu ne peux lui échapper
Elle va t’emporter
Petit fétu d’homme
De paille ou de lin
Sûr que ce monde a le souffle court
Et la course n’est pas finie
Il va tenir, le front haut, les coudes au corps
Et toi, sûr que tu vas rester au bord du chemin
Plié, cassé, plus faible qu’un nourrisson
À regarder la poussière de lumière envahir le jour.

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