LE CRABE par: Abdelghani RAHMANI – Alger -Algérie

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Abdelghani RAHMANI – Alger -Algérie

Invasif, le crabe tatillon
Du bruit, il n’en est rien
A la hâte, et d’aucun soupçon
Il se terre tel un acarien
Dans l’infinitude du temps
Nul ne sait sa trace
Ou sa chute d’émerveillement
Encore amertume à sa place.

La douleur au bout de l’âme,
Paupières dans l’obscurité
Oreilles sans enthousiasme
Le cœur, la peur l’a sollicité

Tel un naufragé en pleine mer
Criant sa désespérance
Le temps devient plus amer
Ne voyant que déchéance.

Cela fait belle lurette
Aujourd hui, je l’ai vécu hier
Demain accompagne la disette
Sans renoncer sa façon de vicier.

Chaque instant s’échappe
Emportant mon sourire
Mon triste rêve happe
Toute image de survivre.

La nuit semble interminable
Et ma douleur qui l’enlace
Jusqu’à l’aube exécrable
Défaite de plus belle s’annonce.

Des voix mêlées au miroir hagard
Abasourdies ne font que prier
Car la douleur par son regard
Les guette pour les approprier

J’entends des mots écartelés
Discrets, animés de compassion
Suivis de pas sur le sol martelés
Comme pour dominer la passion.

Traces longent le triste couloir
La senteur scrute une fin qui couve
Accentuant le reflet du mouroir
Où le trépas patient s’y trouve.

Cette âme qui a tant souffert
En usant de ce corps agonisant
Toutes les avancées de concert
Destin, caresses, pensées, baignent gisant.

Elle ne demande que tirer révérence
En criant à l’injustice de s’enterrer
Elle a vécu toujours en absence
L’ennemi aurait juré de faire pleurer.

En embarquant sa proie désirée
Sans qu’elle se débatte, ni rechigne
Pour rejoindre une lointaine contrée
L’âme eut enfin le repos qu’elle assigne.

 

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