Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :38– Les poèmes d’Abdelmalek Rochdi:38 -2 : Mes larmes d’amour

Abdelmalek Rochdi

 

Que m’importent mes malheurs ,

Mes peines et mes douleurs

Puisque nos cœurs par mers,

 Monts et vallées battent

Le même amour .

Ah combien me manquent

Tes douceurs , bontés et amours !

J’aimerais dans tes bras

M’effondrer en pleurs,

Fermer mes yeux

Pour garder le bonheur ,

Aux belles senteurs

De ton paradis d’amour .

Et si mes rêves d’amour

De nuit comme de jour

Avec toi voient le jour ,

Je serai tout dévoué

À ton temple pour toujours

Et les oiseaux émus chanteront

En chœur mes larmes d’amour …

 

Après une longue absence qui l’a éloigné de facebook en général et de notre groupe en particulier, ce poète marocain qui se distingue par son hypersensibilité esthétique et ses préoccupations militantes et existentielles à la manière de Sartre mais un Sartre profondément maghrébin, enraciné dans la culture arabo-musulmane,  fait aujourd’hui son retour avec un poème sur un thème nouveau pour lui : le thème amoureux,ce qui n’a rien, d’ailleurs,  de surprenant, car l’Amour reste et restera le sentiment le plus recherché dans le monde et c’est normal qu’un poète  puisse soit  le chanter , soit souhaiter en faire l’expérience ou, au contraire, décrire les mésaventures qu’il a connues  à cause de lui .Dans ce poème, il s’agit clairement du second cas mais avec le handicap que cet amour  soit unilatéral de la part du poète , ce qui le place, en principe,  dans le genre triste et douloureux, en raison des affects négatifs qu’il génère et plus particulièrement la frustration . Néanmoins, aucun indice dans le texte n’indique que la bien-aimée dédaigne cet amour ou même qu’elle en est au courant ce qui n’exclut pas l’éventualité d’un amour de loin ou d’un amour  secret. Quant à la nature de ce sentiment tel que l’exprime le poète , il paraît appartenir au genre spirituel, éternel et pur à l’instar de l’amour oudhrite qu’éprouvaient les poètes arabes anciens Qays le fou de Leila et Jamil  l’amoureux de Boutheina (si mes rêves d’amour de nuit comme de jour avec toi voient le jour , je serai tout dévoué à ton temple pour toujours ) .Cette possibilité se trouverait appuyée  par l’absence dans le discours du locuteur de toute mention au côté  sensuel du corps de l’aimée à part peut-être le mot “douceurs” au pluriel qui n’y  renvoie  forcément pas, étant donné que cette qualité est typiquement féminine.

Sur le plan stylistique , l’auteur a usé surtout de l’hyperbole pour amplifier ses ressentis et du  lexique de l’amour platonique et spirituel .

 

 

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