Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :4 – Les poèmes de Calli Mondésir :4 -6 : Jérémiades du chef-d’œuvre

Calli Mondésir

 

 

Que sur mes lèvres

S’appose une voix autre que la mienne

Balbutiant ce langage indomptable

A mon cœur inapte d’amoindrir

La barbarie de ses mots

Où le phonème ébranle le tympan

Comme quand importune la terre

Le repos des choses.

 

Icelle est trop alanguie

Pour partir à la conquête

De répliques à mes suppliques

Dans l’âme noire du diable ensevelie

 

Vienne sur mes lèvres

La maîtrise du jargon

Des assujettis en insurrection

Car il me faut de lumières

Pour desceller le mystère

Des supplices de mon âme ingénue.

 

Quel soleil des jours de mon existence

N’as-tu pas refroidi ?

Quel coin de ma terre a pu esquiver

Les maléfices de tes anges acharnés ?

Quel cœur d’animal a pu préserver

Dans sa hutte l’amour de l’éclosion ?

 

Rien n’a pu ni garder ni sauvegarder dans l’âme

Le prototype de sa morphologie primitive

Et les gènes se régénèrent cette fois

Avec cette motivation obstinée

De promouvoir par le sang

Les dimensions de la perversion.

 

Qu’a-t-il fait l’homme qu’ai-je fait ?

Moi qui n’ai même pas pris plaisir à éclater

Quand mes oreilles indiscrètes

Ont intercepté l’écho du prélude à l’existence

L’histoire dans le ciel

De la chasse à Lucifer

Et au tiers des étoiles emballées

Pour un outré ancrage vers l’abime.

 

Je ne suis ni pour la cause ni pour l’effet

Ni la cause de l’effet pitoyable

Pourtant je porte sur le dos

Le poids infâme de la toute culpabilité.

 

Tu t’acharnes sur moi

Alors que je n’étais point le stimulus

De la guerre entre toi et le Maître

Mais pourquoi ô diable frapper l’œuvre

Jusqu’à ce qu’elle sombre

Sous la fureur de ta poigne mortelle ?

Sans doute pour secouer les entrailles du créateur

Qu’elle absurdité 

Frapper là où ça fait le plus de mal possible !

 

Dans une langue religieuse pieuse et d’un ton plaintif et réprimandeur, l’auteur décrit les acharnements que  le Diable  n’a jamais cessé de perpétrer sur lui .Et pour  que notre discours sur ce poème soit scientifique , reformulons  , en termes  empruntés à la psychanalyse , cette idée maîtresse sur laquelle il a construit son texte . Selon le système conceptuel élaboré par Freud , le diable s’identifie  , si l’on veut , au ça qu’il définit comme ”   une  partie pulsionnelle inconsciente de la psyché humaine régie  par  le seul principe de plaisir qui est la  satisfaction immédiate et inconditionnelle de besoins biologiques ” même si cette satisfaction  est contraire à la morale . Ainsi  , tout ce dont se plaint l’auteur  (sur mes lèvres s’appose une voix autre que la mienne balbutiant ce langage indomptable à mon cœur inapte d’amoindrir la barbarie de ses mots / les  maléfices de tes anges acharnés / cœur d’animal /  cette motivation obstinée de promouvoir par le sang les dimensions de la perversion / je porte sur le dos le poids infâme de la toute culpabilité / ta poigne mortelle … ) n’est que  l’effet de l’hypertrophie  de cette instance psychique interne  que la force opposée ( le Sur-moi qui est le centre des normes imposées par  la morale  ) a échoué à  contrecarrer . Donc, au lieu d’imputer au Diable ses propres faiblesses , le plus judicieux pour l’individu  est de se renforcer ,  en adoptant des idéaux grandioses qui  lui permettent de  se surpasser et de s’élever très haut , telles que l’idée de superman de Friedrich Nietzsche  ou  celle de Jean Paul Sartre selon laquelle l’homme est condamné à être libre et à  se façonner suivant  le modèle qu’il veut . Armé de telles philosophies qui prônent la force et la liberté , l’homme arrive ,sans aucun doute  , à maitriser ses pulsions.  Et à ce là, tout un contingent de diables ne lui fera  pas peur !

 

JÉRÉMIADES DU CHEF-D’OEUVRE

par Calli Mondésir 

 

Que sur mes lèvres

S’appose une voix autre que la mienne

Balbutiant ce langage indomptable

A mon cœur inapte d’amoindrir

La barbarie de ses mots

Où le phonème ébranle le tympan

Comme quand importune la terre

Le repos des choses

 

Icelle est trop alanguie

Pour partir à la conquête

De répliques à mes suppliques

Dans l’âme noire du diable ensevelie

 

Vienne sur mes lèvres

La maitrise du jargon

Des assujettis en insurrection

Car il me faut de lumières

Pour desceller le mystère

Des supplices de mon âme ingénue

 

Quel soleil des jours de mon existence

N’as-tu pas refroidi ?

Quel coin de ma terre a pu esquiver

Les maléfices de tes anges acharnés ?

Quel cœur d’animal a pu préserver

Dans sa hutte l’amour de l’éclosion ?

 

Rien n’a pu ni garder ni sauvegarder dans l’âme

Le prototype de sa morphologie primitive

Et les gènes se régénèrent cette fois

Avec cette motivation obstinée

De promouvoir par le sang

Les dimensions de la perversion

 

Qu’a-t-il fait l’homme qu’ai-je fait ?

Moi qui n’ai même pas pris plaisir à éclater

Quand mes oreilles indiscrètes

Ont intercepté l’écho du prélude à l’existence

L’histoire dans le ciel

De la chasse à Lucifer

Et au tiers des étoiles emballées

Pour un outré ancrage vers l’abime

 

Je ne suis ni pour la cause ni pour l’effet

Ni la cause de l’effet pitoyable

Pourtant je porte sur le dos

Le poids infâme de la toute culpabilité

 

Tu t’acharnes sur moi

Alors que je n’étais point le stimulus

De la guerre entre toi et le Maitre

Mais pourquoi O diable frapper l’œuvre

Jusqu’à ce qu’elle sombre

Sous la fureur de ta poigne mortelle ?

Sans doute pour secouer les entrailles du créateur

Qu’elle absurdité 

Frapper là où ça fait le plus de mal possible !

 

 

 

 

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