Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor (10) :1- les poèmes de Jocelyne Mouriesse :Le vin de sable

Jocelyne Mouriesse

Le vin de sable

 

Le vent

Le vin  de sable

Un grain fou

Partit  semer derrière lui

Quelques pépins de pluie…

Au coucher du soleil

Dans un écrin le grain

Doucement se glissa

Sur les  lèvres assoupies

D’ une corne de lambi…

Des brisants un sabre apparut

Pour réduire au silence

Grains et lèvres endormis

Une sirène  est née

Couronnée

Épines corossolaires

Braise aux lèvres

Poignard au cœur

L’ ambivalent des tempêtes de sable.

 

Comme d’habitude, je dois faire  appel à mon ami le sorcier chauve pour m’aider à déchiffrer ces mini-poèmes énigmatiques écrits par notre poétesse de l’autre bout du monde . Que me recommande-t-il ? Il y voit  surtout une dichotomie pertinente : activité / passivité .Au premier constituant se rattachent  le vent qui sème les pépins de la pluie, le sabre qui réduit  au silence grains et lèvres endormis  et  le poignard en plein cœur. Quant au second, il groupe  le grain, les lèvres assoupies   et  la corne de lambi . Et le résultat de la rencontre entre  cette  force agissante  et productive d’un côté et l’élément réceptif et doux   de l’autre est tout simplement une fécondation qui donne naissance à une sirène (Une sirène  est  née). Le vent , le  sabre et le poignard  symbolisent l’organe sexuel mâle et  la corne du lambi l’organe sexuel féminin .  Quant à ce vin de sable  , il n’est que le plaisir  érotique qui accompagne cette rencontre  Ce qui donne au poème une dimension existentielle touchant l’essence de la vie  dans l’univers .Psychanalytiquement  , je  me garde de tout commentaire par respect à notre amie de l’autre bout du monde ,  bien qu’il  y ait une différence énorme entre la personne de l’auteure et le «” je ”  dans le texte .

Sur le plan du style , ce choix de l’hermétisme  qui représente un degré bien plus haut que  celui de l’ambigüité bien qu’il  permette de générer  des images surprenantes ,  il n’en demeure pas moins qu’il constitue un handicap sérieux  à la communication pour les lecteurs communs. Néanmoins , il est indissociable à l’humeur de l’auteure donc à sa personnalité propre.

 

Commentaire de Jocelyne Mouriesse :

Je voulais te dire… au sujet du lambi (strombus gigas)…. c’est un coquillage qui est entouré d’une couronne de pointes qui le protègent, c’est un solide coquillage. Mais en dedans, s’y trouve un coucher de soleil, des formes lisses. C’est de lambi-güité “en personne”.

 

 

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