Hédi Noaman le poète généreux par :Mohamed Salah Ben Amor

Hédi Noaman

 

Parmi les bons pètes tunisiens oubliés dans son propre pays feu Hédi Noaman.Je l’avais connu  dans les années soixante lorsque j’étais élève au secondaire, à travers les pages culturelles du journal « Al Amal »(l’action »  dont il était responsable et les poèmes qu’il publiait dans la revue « Al fikr »(La pensée ) et les journaux. Je l’avais rencontré en tout trois fois et l’image qui m’est restée de lui est celle d’un homme  d’une générosité incroyable.

La première fois, c’était en 1971 au « Café de la Belgique » qui se trouvait à l’avenue de la liberté à la place de la mosquée El Fateh.J’étais assis avec les poètes Mohamed Mamouli, Midani Ben Salah, Hamadi Touhami El Kar et le critique Hassine Loued lorsque Hédi Noamane arriva et se joignit à nous .Il nous a parlé d’un futur recueil qu’il avait intitulé « Au fond des choses »mais ce recueil ne verra jamais le jour .Lorsque nous nous levâmes  pour quitter le café, il s’empressa vers le garçon et paya ce que nous avions consommé.

La deuxième fois, c’était en 1972 lorsque j’étais professeur aux îles de Kerkennah (dans le sud-est du pays au large de la ville de Sfax).Et un jour pendant les vacances d’hiver, j’étais à Tunis en compagnie d’un collègue qui enseignant dans le même lycée que moi et nous étions devant le guichet de la maison de la culture Ibn Rachiq pour nous procurer deux tickets afin de voir un film, lorsqu’un monsieur qui faisait la queue devant nous nous les donna tout bonnement. C’était Hédi Noaman  qui ne  m’avait rencontré , comme je viens de le dire, qu’une seule fois et qui ne connaissait nullement mon compagnon.

La troisième fois ,enfin, c’était en 1973 .A cette époque-là, j’étais professeur au lycée de jeunes filles de Sousse et comme j’étais célibataire je mangeais dans les restaurants .Une fois, j’étais attablé dans un restaurant du centre ville, lorque Hédi Noaman fit son entrée portant un gros cartable car il enseignait dans un lycée de sa ville natale Monastir  à quelques kilomètres de Sousse .Il se joignit à moi et il m’a dit ces paroles que je n’ai jamais oubliées : « la Tunisie ne sait pas tirer profit des compétences de ses enfants .Un type comme toi devrait être à la tête d’une grande revue littéraire au lieu de gaspiller ses forces dans l’enseignement, car  il y a des centaines de personnes qui peuvent assumer la fonction d’enseignant que tu assumes » .Et une nouvelle fois il m’a devancé à la caisse et a payé à ma place.

Plus tard, de nombreux poètes et écrivains de sa génération m’on confirmé cette qualité rare dont il faisait preuve et qui était innée en lui !

Que Dieu couvre Hédi Noaman de sa sainte miséricorde !Amen !

 

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