Trois nouveaux poèmes de Fatima Maaouia – poétesse tuniso-algérienne –Tunis- Tunisie

Fatima Maaouia

 

Ne te mêle surtout pas de l’espoir

Ne te mêles surtout pas de l’espoir
Il n’est pas souvenir lointain
Mais, fait rare
Le seul Souverain
Auquel il faut encore croire.

S’il est en retard
Ce soir
Ce n’est pas d’une histoire

Ce qui est certain
C’est qu’il est sur la route.

Y a si longtemps, si longtemps
Que vents, pluie
Tirs aux flancs
Retour de bâton
Et toutes sortes d’ennuis
Ont mis à rude épreuve
Son imperceptible ferveur.

Mais malgré désenchantement
Et peur

Il vient…

Avec le printemps…
A point

La colombe sur l’épaule.

Il vient

De pôle en pôle
La lumière du jour plein
Les mains

Olivier azur au poing.
Il vient

Du soleil
Dansant au coin de l’œil
Taquin.

Il vient

Mais tiens-toi bien !
Ce n’est pas demain la veille.
Il attend que tu l’accueilles…
En donnant du tien
Car il s’agit bien
Pour ne plus marcher
Au noir
De reconquérir le marché
De l’espoir

Enlève pierres et rocaille
Désherbe le jardin !
Ouvre-lui la porte qui ne fait que grincer
Oins l’huis et les joints coincés

De coin en coin !
Astique un brin
Les grains de beauté
Ensevelis ou crottés
De tous côtés
De ton côté humain !

Ravive le teint
Du matin éteint

Joins les mains

Il vient.

 

Pesst ! Help ! Père Noël, Père Noël,Par ici !

Pesst ! Help ! Père Noël, Père Noël,
Par ici !

Tu sais,
Le prix Nobel
J’en veux aussi
Mais plus joli …

Et tout coloré
Du prix du pigment des plaines
Pulpe qui saigne

Avec
Des grains de beauté
En vrac
De toute beauté
De tous les côtés :
Irak, Lybie, Syrie, Yemen…
Hymen éventré …

Eclat
Au-delà
Même
Du Tibet, Algérie, Mali et de la lointaine Ukraine

Et puis
Veines aux arrêts …
Qui se promène …
Sans vie
Du sang de GAZA, passion de lait édulcoré
Agrémenté d’un joli nœud doré.

 

Je ne crois pas un instant au mauvais œil

Je ne crois pas un instant au mauvais œil
Pas un instant je ne crois…
Je crois
Au frisson
Mortel suçon du scorpion.

Je touche une croix …
Plusieurs fois…à la fois
Bois ou pas…

Je n’y crois pas !

Vous n’allez tout de même pas
Des fois
Me faire croire à cette histoire à la noix
Ou plutôt à la poix ?

Non je ne crois pas…
Que je crois au mauvais œil
Dont le froid à vue d’œil croît …
– Enfin…je crois…
D’ailleurs, je l’ai toujours à l’œil…

Et à chaque fois,
Que son venin
Advient
Je lui bats froid…
Et envoie valser le malin au loin

Non, du tout !
Je ne crois pas du tout au mauvais œil…
Enfin, pas…à chaque fois…

Mais le sorcier, mauvaises intentions
Oeil, perpétuel
Iris à sévices
Et mauvaises actions
En service …
A croire …
Qu’il me surveille de l’œil…
Lui, a tout l’air
Dur comme fer
De croire en ma terre
Qui ne fait que choir

Son cerne, erg terne
Qui lorgne, grille, taille et rogne
Sans vergogne
Elan et firmament
A dû… lui taper à l’œil…
Et le bon !

Le lieu
N’y a vu que du feu !

Jugez- en, un peu !

Par monts…entiers
Et à ciel ouvert
Comme miel
Y prospère
Le gel
Du preux

A l’infini
Geysers
Cris, insomnie
Absurdité
Grogne, fiel
Et cécité

 

 

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