Il me manque des mots par : Little Di Hippon – poète guadeloupéen – Paris

1002016_10201152875527236_785922045_n

Little Di Hippon – poète guadeloupéen – Paris

1511699_10201570463166666_1252270262_n

 

l me manque

Des mots

Pour 

 Arrêter

Le temps

Car

Je 

M’efface

À l’écart

De ce tant

Sans autant

Il coule

Ce sang

De douleur

Je saigne

En surface

D’avoir

Froid

En  mon 

Fond

 

Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor:

 

Comme il est presque constant dans les écrits de ce poète , il nous brosse dans ce mini-poème un tableau désolant de son état  émotionnel et mental par l’amplification des affects négatifs dont il souffre et  surtout  son incapacité de se situer par rapport à ce qui l’entoure dans un  milieu soi-disant d’accueil ( Paris ) où il se sent “de trop” pour reprendre l’expression de Sartre .Et  si  ce sentiment d’abandon était  simplement,  à l’origine,  à caractère humain et social ,il  a fini au fil du temps par prendre , en raison de l’hypersensibilité du poète, un aspect existentiel profond , se traduisant  par une impuissance d’expression et l’impossibilité de suivre le rythme du temps dans sa course effrénée et inéluctable (il me manque des mots   pour arrêter le temps ). Et dans cet enchevêtrement  complexe entre les deux niveaux  psychologique et mental , deux autres affects font surface et prennent part à la détérioration de l’état d’âme général du poète : l’un connoté  par le symbole du sang et l’autre par celui du froid : le premier  évoquet la perte d’énergie vitale, synonyme de dépression et d’abattement  et le second  le manque de chaleur humaine et d’amour .Sur le plan stylistique, le poème se  distingue par sa concision et  son haut degré d’abstraction visible surtout  dans la représentation  par  le poète  de sa psyché sous une forme pyramidale (  je saigne en surface d’avoir froid  en mon fond ). Ce qui est  tout nouveau  chez cet auteur .

 

تُعوزني  الكلماتُ

شعر : لتل دي هيبون – شاعر من القوادلوب

تُعوزني

الكلماتُ

لأوقفَ

عجلةَ الزّمنِ

لأنّي أحسُّ

بالضّآلةِ والمحوِ

على هامشِ

هذا النّسقِ المتسارعِ

بلا مثيلٍ و بلا حدّ  

ولأنّي

يسيلُ مني

هذا الدمُ الموجعُ  

النّازفُ على  سطحي

من شدّةِ البرودةِ

المقيمة في عمقي 

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*