Le périple tunisien : Symbiose des couleurs par : Sadok Gaidi –Fouchana -Tunisie

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Sadok Gaidi –Fouchana -Tunisie

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La Tunisie fut un lieu de prédilection pour les artistes et auteurs voyageurs. De grandes figures de l’art moderne et contemporain ont fait un voyage-découverte en Afrique du Nord fin 18ème et début 19ème siècle. Il en résulte une révolution picturale qui a secoué l’art classique qui était pour l’essentiel figuratif, utilisant la perspective comme fait saillant.

Aux portes de Carthage et Kairouan : En 1889, Guy de Maupassant, nouvelliste novateur, reporter pour le journal Le Gaulois, s’est imprégné des ruines, du ciel étoilé de la Tunisie, de l’éclat des couleurs « fauves » et pures. Auparavant, Flaubert fut captivé par Carthage qui a constitué la toile de fond de son roman célèbre Salammbô. C’était vers 1840 environ et y est resté six mois au temps où il y avait une forêt vierge, de la verdure immense s’étendant sur 40 hectares boisés. Au temps ou le domaine sylvestre était inviolable parce que protégé par une loi martiale.

La bourgade de Sidi Bou Said fut le havre apaisant de trois peintres de renommée internationale dont ils sont tombés amoureux : Paul Klee, Auguste Make et Louis Moillet. Le périple nord-africain, proche-oriental a constitué une ressource picturale et historique intense. Les carnets de voyages regorgent de détails sur la vie des gens, du harem, des bains, des minarets et les voûtes « de lait ».Les tableaux peuplés de légende, du monde merveilleux des « Mille et une Nuits. »L’orientalisme était une tendance au 19èmesiècle. Un carrefour de dialogue entre le nord et le sud.Nous citons, en l’occurrence le bleu foncé de Sidi Bou Said fut atypique dans le monde. Le blanc éclatant a envoûté Paul Klee et ses compagnons Make et Moillet.On ne peut pas dissimiler son caractère à la fois esthétique et mystique. Le village porte d’ailleurs le nom du Saint-ermite Sidi Bou-Said Al Béji un des adeptes du soufisme au 12ème siècle.

Le monticule Al Manar surplombant le site fut le lieu de rencontre des oiseaux migrateurs venus du nord à la recherche de la douceur méditerranienne.Les accros de l’exotisme viennent y nicher leurs toiles pour un moment de contemplation jouxtant le mausolée du sacro-saint de ce coin pittoresque.

Le voyage « tunisien » des peintres européens ainsi que des femmes voyageuses a laissé son empreinte sur l’arène artistique mondiale : conception du temps-espace, des dimensions, de la couleur, par inférence une nouvelle vision du monde naît dans ces lieux mythiques, merveilleux. La peinture a fait le récit des  poètes et peintres-voyageurs tout le long des 18 ème et 19 ème siècles. Picasso a exposé à Tunis en 1983.Eugène Delacroix a rempli ses carnets de voyages de dessins et croquis pour en constituer des archives d’écriture et peintures. Le cubisme a connu ses années de noblesse ainsi que l’art abstrait et le surréalisme. Ces « goûts »nouveaux ou tendances ont nourri des générations après la mainmise du figuratif, de la perspective, des thèmes traités et j’en passe.

  Carrefour de dialogue :

Les pérégrinations vers le sud, notamment l’Afrique du nord et l’Orient sont une symbiose esthétique, un confluent de dialogue et partage entre es civilisations humaines. Les arts demeurent un ferment de solidarité et d’échange bilatéraux.

 

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