LE BAL par : Dominique Montaulard – Limoges – France

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Dominique Montaulard – Limoges – France

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Il y eut des mots,
Des rires, des silences,
Des mots murmurés et des mots jetés,
Des rires clairs et des rires cassés,
Des silences assourdissants et des silences brûlants…
La vie, dans chacun de nos pas,
Joue à colin-maillard avec l’espoir.
La vie est un clown
Qui s’invite au bal
Puis nous fait sa révérence
Après une dernière valse.
On trébuche dans notre robe,
On se prend les pieds dans la traîne
Où chantent trop de souvenirs.
Et le rideau tombe
Sur cette comédie de boulevard
Dont on n’a pas compris le langage.

Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor :

Dominique Montaulard vient de tourner une belle page avec la sortie, il y a quelques jours, de son premier recueil qui regroupe les poèmes que je lui ai commentés au cours des cinq dernières années et qui sont, à mon humble avi, les meilleurs de ce qu’elle a publié pendant cette période.
De prime abord, ce nouveau poème diffère sensiblement des écrits précédents de son auteure , lesquels tournaient presque tous autour de l’Amour fusionnel spirituel, à part quelques poèmes inspirés de certains évènements tragiques tel que le bombardement de Gaza ou l’acte terrorise perpétré à Paris .En effet, c’est , à ce que je sache, la première fois qu’elle aborde le thème délicat de l’existence, bien que ses préoccupations sentimentales spirituelles n’en est pas très loin, malgré leur nature psychique et affective tandis que le thème en question est purement mental .
Mais dans quel registre peut-on placer la préoccupation existentielle qui nous est dépeinte dans ce poème, étant donné qu’il y a toute une gamme de visions existentialistes ? Le discours émis par la locutrice ici semble émaner d’une remarque fortuite et spontanée et non le fruit d’une réflexion approfondie sur la vie humaine. Et cette remarque est la curieuse ressemblance entre la vie et le bal .Et leurs points communs repérés par la poétesse sont essentiellement deux : le premier est ce qu’elle a appelé « jeu avec l’espoir » (La vie, dans chacun de nos pas, / Joue à colin-maillard avec l’espoir.) , le seul sentiment de nature à justifier l’attachement de l’être humain à la vie mais qui s’avère souvent une simple illusion et le second est le grand nombre d’obstacles susceptibles d’entraver sa marche à tout instant (On trébuche dans notre robe,/ On se prend les pieds dans la traîne ).
Cette comparaison insolite guide la poétesse, tout en reconnaissant qu’elle n’est pas en mesure de comprendre le langage de la vie (cette comédie de boulevard/ Dont on n’a pas compris le langage), à porter un jugement moqueur sur elle , la qualifiant de « Clown » et de « Comédie », un jugement qui révèle une vision pessimiste de l’existence.
Est-ce une idée passagère du genre qui peut traverser l’esprit de n’importe quel humain ? Ou bien une préoccupation sérieuse  de laquelle seront générés d’autres poèmes ? Les prochains textes de notre poétesse nous le diront !

 

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