Les entretiens de « Culminances » (2ème série) :2 –Avec le poète tunisien Moncef Mezghanni

 

Question 1 : Le sujet de l’heure dans les médias en Tunisie est la découverte d’un important gisement de pétrole dans la terre de la famille Mezghanni à Sfax .Tout en vous félicitant pour cette belle découverte, pouvons-nous dire que dans peu de temps vous ferez partie des richards du pays ?Et dans ce cas continuerez-vous à écrire de la poésie

Moncef Mezghanni : En ce moment, il s’agit  d’un simple forage de pétrole. C’est ainsi qu’on l’a annoncé. Et la société norvégienne  a installé des équipements pour creuser des puits de pétrole .Le ministère tunisien de l’énergie , quant à lui, n’a pas demandé l’avis des propriétaires de la terre voisins qui ont été touchés par cet événement séismique :la découverte du pétrole ,l’assèchement d’une richesse sous un terrain dont vous êtes  propriétaire  et  dont vous êtes devenu le propriétaire et le non-propriétaire en même temps.  Et le sujet  s’allonge à non plus finir ô mon ami. Quant à l’écriture poétique, elle n’a aucun lieu avec la pauvreté et l’état financier du poète. En effet, ans l’histoire des littératures mondiales, il y avait  des poètes riches et ils écrivaient de la poésie parce qu’ils étaient poètes et non parce qu’ils étaient riches. Et en attendant que nous vainquions cette bataille (ma bataille pour la surface de la terre et la bataille du pétrole et la partie qui la représente pour la profondeur de la terre), nous verrons car  chaque chose a son temps. Quant à l’écriture de la poésie, elle continue parce qu’elle émane  d’une décision pétrolière ou relevant d’une classe sociale  .Et  le poète écrit parce qu’il écrit et non pas parce qu’il a des besoins divers dont les uns sont économiques .D’autre part, le poète riche peut écrire des poèmes  qui ne lui apportent aucun sou.  Mais cette époque où il y avait des rois et des poètes panégyristes est révolue.
 

Question 2 :  Sous le régime du président Habib Bourguiba vous comptiez parmi les opposants et vos premiers recueils avaient été publiés chez des éditeurs considérés comme proches de la gauche. Mais après la révolution de 2011, vous vous étiez mis à tenir des propos élogieux sur ce leadeur politique. Regrettez-vous votre ancienne attitude à son égard ?

Moncef Mezghann :Je ne faisais pas partie du régime de Bourguiba et je n’ai pas adhéré au parti unique. Je suis l’enfant de mes conditions politiques .Mon adolescence avait coïncidé avec la chute de l’expérience de la collectivation. Nous nous sentions moi et ma famille  affectés par cette expérience qui n’a pas été chaleureusement accueillie par le peuple tunisien .Le peuple gardait le silence et le silence  se mouvait en direction  du renversement de cette expérience qui visait  à porter un coup dur à la propriété privée sous prétexte de faire des réformes, réduire les écarts entre les classes et distribuer la richesse au peuple.Pour cette raison, j’étais prêt  à m’opposer au régime de Bourguiba avec la montée de la gauche : marxiste et nationaliste arabe bien précisément.

 

Question 3 : Feu le poète Mohamed Sghaier Ouled Ahmed était l’un de vos meilleurs amis jusqu’au jour où il avait été destitué de la direction de la maison de la poésie et on vous a nommé à sa place. L’occupation de ce poste était-elle vraiment plus importante que l’amitié intime avec ce poète ?

Moncef Mezghanni :Je suis le seul poète qui a écrit un poème élégiaque funèbre sur le décès de Mohamed Sghaier Ouled Ahmed,  lequel a paru dans mon dernier recueil intitulé «   poèteries »  et il est disponible sur internet  pour quiconque voudrait le lire. Il a  paru également dans la revue omanaise « Nezoua » et dans le journal tunisien « Le Maghreb ».Mais la majorité des gens ne lisent pas. Dans ce poème , il y a une réponse convaincante  et plus encore à cette question. Quant à ma présence  à la maison de la poésie, elle n’était pas une négation du travail accompli par cette institution sous la direction  d’Ouled Ahmed.D’autre part, j’avais accepté de diriger la maison de la poésie  parce qu’à ce moment  j’avais à l’esprit que je n’y resterai pas longtemps  car  c’est une maison publique et lié à la double décision de nomination et/  destitution et non une maison privée. Quant  à la seule maison ( le mot « maison en arabe est polysémique et veut dire aussi « vers poétique » )où je demeure encore est mon poème. Et il est indispensable de distinguer entre la direction de la maison de la poésie administrativement et celle des mots poétiques créativemen

Question 4 : A la fin des années 70 et aux débuts des années soixante vous étiez avec nous au journal indépendant « Erray ».Mais si Mohamed Sghaier Ouled Ahmed y attaquait les Islamistes, vous n’aviez écrit le moindre mot contre eux ni même sous le régime de Ben Ali .Mais voila que l’année dernière vous aviez écrit à leur encontre un poème intitulé « La vache ».Vos adversaires disent que vous cherchez en cette phase de votre vieillesse à jouer les héros bien que tardivement en imitant ce poète défunt ?

Moncef Mezghanni : En vérité, j’étais occupé par la situation syndicale et les événements du 26 janvier 1978 tandis qu’Ouled Ahmed était occupé par les Islamistes. Et cela s’appelle « Répartition des tâches ».Quant à ma vieillesse (qui est de loin plus grande que les questions puériles), elle n’est pas déterminée par l’âge qui reste relatif : combien de vieux sont jeunes et combien de jeunes sont vieux et ce , parce que la vieillesse n’est pas une batterie   que détermine l’âge et la date d’expiration Et nous en  avons vu  dernièrement de grands spécimens. Quant à l’héroïsme et l’imitation de feu Ouled Ahmed , je suis incapable d’y répondre malgré ma grande  aptitude de répliquer. Et celui qui  m’adresse  cette accusation ne la croit  pas lui-même .Toi qui est un chercheur digne de respect dans le domaine de la poésie tunisienne, tu saisis bien son historicité et tu connais les priorités. Quand j’étais ce poète révolutionnaire , Ouled Ahmed débutait comme prosateur de grand talent dans le journal « Erraiy » (L’Opinion ) où il  était  responsable de la page pour « Jeunes » et essayait d’écrire la poésie. Il l’avait écrite effectivement en 1980 si tu t’en souviens .Et c’était lui qui avait voulu m’imiter pas moi. Ainsi  il n’est nullement bon pour quelqu’un qui aspire à la vérité historique de falsifier les vérités et ces vérités nous les avions vécues ensemble Et toi  qui  es un chercheur en histoire littéraire  et un responsable ,  tu suivais de près les transformations et les phénomènes littéraires surtout en Tunisie . Tu avais travaillé avant ton obtention du doctorat  au journal « Erraiy » (L’Opinion ) et tu saisis les messages que porte cette réponse…mais si tu veux faire revivre une lutte et extorquer une bataille , la lutte si vraiment elle a existé, est morte avec Ouled Ahmed  et ma seule réponse aux amateurs de la sédition pour la sédition  est qu’ il n’y avait pas de dissection entre Ouled Ahmed et moi puis … et que vous avez manqué le train.


Question 5 : Plusieurs poètes tunisiens vous accusent que chaque fois qu’on vous charge d’une mission poétique officielle (direction de la maison de la poésie- responsabilité du volet poésie dans la manifestation « Sfax ville culturelle islamique » ) vous en faites profiter vos amis proches qu’ils soient tunisiens ou appartienant à d’autres pays arabes et excluez les autres. Comment vous défendez-vous contre cette accusation ?
Moncef Mezghanni : Les accusations qu’on adresse à ma personne à propos des activités ou des programmes culturels que j’ai supervisés ne m’intéressent pas.Si si servi les intérêts de mes amis aux occasions précédentes , je ne servirai pas ceux de mes ennemis aux occasions prochaines .Je ne suis pas trop objectif ni très subjectif aussi.Et les voix les plus connues qui se disent appartenir à la poésie et m’accusent de les exclure sont des voix syndicales, masculines et féminines qui se sentent castrées et stériles en terme de création.Et je salue seulement en ce genre de personnes leur création syndicale.Quant à la poésie, elle….

Question 6 : Vous jouissez d’une grande popularité et la preuve est l’affluence peu commune au colloque organisé il y a quelques mois à la cité de la culture en votre hommage .Mais cela n’empêche que vous êtes haï par certains intellectuels qui vous reprochent votre « amour » trop exagéré pour l’argent et votre présence dans des émissions télévisées non-sérieuses ? A quel point ces reproches sont fondés ?

Moncef Mezghanni : Moi je n’aime pas l’argent. J’aime mon argent c’est-à-dire l’argent qui me revient de mes droits d’auteur, de mon travail. Quant à la télévision, elle ne vous invite que si vous êtes fait pour qu’on assiste à vous et que si vous suscitez l’intérêt du public. Celui qui m’envie cette présence, je lui dis que je suis à la disposition de tout poète ou toute  poétesse pour intervenir en sa faveur en tant qu’intermédiaire gratuit  pour qu’il ou qu’elle passe à l’écran de la télévision, sachant que la caméra est comme une femme pour le poète et comme un homme pour la poétesse .Ainsi, elle peut aimer tel ou tel poète et ne pas s’intéresser à d’autres. Et ceci constitue un sujet de longue recherche .Pourquoi donc me faire des reproches comme si je possédais  les clefs et les fermetures de la télévision pour y faire entrer les poètes et les poétesses ? Puis, moi je ne passe pas à la télé sans qu’on s’aperçoive de moi (sans laisser aucune trace ou aucun effet ou écho). Puis pourquoi me  faire des reproches alors que je suis le poète le plus présent dans le texte poétique , les  études critiques,   au théâtre poétique et au spectacle télévisé ?J’aurais souhaité que les poètes et les poétesses disent  que grâce à Mezghanni  la télévision se tourne  vers  la poésie et les poètes  Mais ils se sont laissés porter par la jalousie et la haine qui ont bouché leurs yeux et les ont aveuglés devant ce qui est plus important et essentiel qui est la nécessité de travailler sur le texte poétique et d’y creuser avant de chercher pourquoi un tel  poète ou une telle poétesse passe souvent à la télévision.D’autre part, la présence à la télévision est tout un art et elle n’est pas à la portée de tous les poètes .Et  même les jolies poétesses n’ont joui que trop peu du passage à la télévision. Et leur passage n’a laissé aucune trace  qui mériterait  d’être citée et louée, sachant que la présence à la télévision est un autre don qui n’a rien à voir avec la production d’un texte poétique. Et ceci est une autre affaire, comme on dit ! Si nous revenons à la critique, toi-même Mohamed Salah Ben Amor tu as déployé un effort sans précédent dans la lecture de mon œuvre poétique. Et jusqu’à ce jour je n’ai pas  cessé de te remercier  pour l’effort que tu as fourni  dans l’examen de ma poésie. Et  tu comptais poursuivre cette expérience mais les flèches de la critique ne t’avaient touché avec toute la haine aveugle qui  animait les cœurs des activistes sur la scène littéraire. Et toi-même tu n’avais pas été épargné par la critique acerbe et le courroux parce que tu voulais ouvrir la porte à  l’étude des poètes vivants, alors que notre université meurt d’amour pour les poètes quand ils meurent..Et à l’université tu faisais face à à ce régressisme critique que menaient  des docteurs d’état que tu connais aussi bien que moi et je n’ai aucun besoin de les citer avec leurs noms dans cet entretien historique avec toi.Tu avais l’intention de créer une série  critique  intitulée « Des poètes de Tunisie ».Et n’y a meilleure preuve de cela que la couverture de ton livre sur moi qui porte le numéro 1.Ce livre avait paru sous le titre « L’expérience poétique chez Moncef Mezghanni ».Mais tu n’avais pas publié dans cette série  aucun autre livre  à part celui que tu as écrit sur moi (parmi les poètes vivants).Ce livre a paru en 1995 et il a eu un écho qui s’était répercuté dans des articles dont le nombre avait dépassé la centaine mais  dans lesquels il n’y avait aucune trace de la critique au sens propre du mot  et  la plupart d’entre eux étaient marqués  plus par la contestation sociale littéraire que par la critique du contenu de ton livre et de la méthode que vous y aviez adoptée.

Et tu avais été la cible d’un nombre incalculable de  flèches satiriques perdues lancées par des poètes et des poétesses, par des pseudo-poètes et des pseudo-poétesses et par des critiques et des pseudo-critiques. Et tout cela  a été accompli par des poètes sous ce slogan « Pourquoi Mezghanni et pas moi ?».Certains pseudo-poètes avaient même répliqué en ces mots : «  Mezghanni  est-il  réellement un poète ? Et a-t-il  vraiment une expérience pour qu’on puisse  parler   d’évolution  dans cette expérience ? Et cela  parce que j’ai passé aux télévisons  de la plupart des pays arabes : au Maghreb, en

Orient et au Golf tandis qu’eux mime leurs mères ne savent pas qu’ils disent de la poésie.

 

7 – Plusieurs poètes parmi vos adversaires pensent que votre manière de lire la poésie en la chantant ou en l’illustrant par des gestes théâtraux viderait cet art de son essence première qui est sa capacité intrinsèque de s’exprimer tout seul au lecteur ?Par quoi leur répondez-vous ?

Moncef Mezghanni : Il y a pour chaque poème une manière particulière de le lire. Certains poèmes je ne les lis pas mais d’autres je les lis et une troisième catégorie je la chante, car les poèmes ne se ressemblent pas. Quant aux gens qui se réclamant de l’objectivité et de la rigueur parmi ceux qui veulent connaître l’essence de la poésie, ils n’ont qu’à s’y   pencher complètement dans leur bibliothèque, s’abstenir à écouter la poésie de la bouche de ceux qui la disent et se contenter du texte.  D’autre part, la remarque selon laquelle  la poésie « se vide de son essence première » est une expression non-mesurée en critique et ceux qui l’émettent  sont des poètes qui manquent de talent dans la transmission de leur poésie aux oreilles du public.En effet,  la poésie n’est pas un long roman, ni une courte nouvelle ou des essais. C’est le chant du moi et le drame en même temps. Le poète égyptien Ahmed Chawqi , par exemple,  lisait mal sa poésie, ce qui était un défaut très particulierdans l’accent du Prince des poètes aux années trente du siècle précédent. Et le défaut vocal chez Chawqi n’était point un défaut  dans sa poésie , car l’important est que les poèmes déclamés ne manquent pas de poéticité textuelle. Il faut dire aussi que  le poème peut avoir des extensions  théâtrales ou cinématographiques ou plastiques ou musicales .Et il est donc important d’accorder à ces dimensions la place qu’elles méritent à condition que le poème s’y prête. Il est à signaler que la plupart des poètes anciens et nouveaux y compris  les  grands ne jouissent pas du talent de lire en public leurs poèmes ou de les déclamer ou de les chantonner .Le poète préislamique Aacha Qays était appelé « Le joueur de cymbales » et la poétesse préislamique Al Khansaa avait une manière spéciale dans la déclamation de sa poésie mais le poète abbaside Bachchar,  récitait très mal ses poèmes .Pour cette raison,  il recourait à un transmetteur(راوية ) au nom de Hammad pour les déclamer à sa place  .Et cela n’est nullement un défaut dans la poésie de Bachchar parce que nous parlons ici de la récitation , de la déclamation et de la transmission de la poésie au public. Et là il faut que les hommes et les femmes de théâtre ,les chanteurs , les cinéastes  et les peintres interviennent pour faire parvenir  au public la poésie de ceux qui lisent mal leurs poèmes si elle est pourvue d’éléments d’extension dans les autres arts tel que le théâtre ou si elle revêt un caractère dialoguiste. Et il est connu que les poèmes ne sont pas tous déclamables.

Question 8 : Un grand colloque organisé par le ministère de la culture sur votre parcours et votre expérience poétique et publié dans un livre constitue en cette phase de votre vie un bel acte de reconnaissance à votre égard .Vous sentiez-vous satisfait ou avez-vous d’autres demandes à formuler ?

Moncef Mezghanni : L’hommage que m’a rendu le ministère de la culture sur une initiative généreuse du chercheur et documentaliste Mohamed El May  je le méritais pleinement .Qu’ils soient tous les deux remerciés !Quant à mes demandes, elles se résument  en l’intérêt permanent de la part du ministère de la culture à l’égard du livre. Et cela dépend aussi des efforts que fournissent les écrivains dans l’écriture et la création. Le colloque organisé en mon honneur y ont  participé plus d’un intervenant entre professeurs universitaires (tu étais l’un d’eux et je t’en remercie) et des amis journalistes. Et c’était pour moi une occasion pour écouter  les autres et leurs points de vue. J’écoutais et je savais qu’une seule chose : des choses s’étaient fixées dans mon esprit à travers certaines interventions. D’autres interventions  avaient essayé de dire des choses à propos desquelles je n’ai pu avoir des échanges et malgré cela je les considère comme des efforts dignes de respect eu égard la tentative d’analyse de mes textes poétiques.

Questions 9 : Vous êtes sur facebook depuis plus de dix ans. Vous a-t-il apporté quelque chose de positif ?

Moncef Mezghanni : Facebook, c’est le désert, la mer, la montagne, la tranchée, le jardin ,l’avenue ouverte, le journal franc, le parti interdit  ou  légal, le sérieux et la plaisanterie, le domaine de l’amour et de la haine. Mais il reste le lieu de la complaisance par excellence, le vide habité par lui-même, l’ heureux royaume de l’illusion pour celui qui veut avoir tout seul  l’illusion  qu’il est unique, excellent, créateur et  nul ne lui est égal ou pareil.

Quant au facebook tunisien il est l’arabe, le bédouin, le jeunot. Il est celui qui fait semblant d’être un étalon. Il est  le sage et celui  qui se met dans la peau d’un adolescent .C’est le lieu de  la jonction et/ de la disjonction et de la démocratie aux portes brillantes qu’un observateur  croirait  ouvertes  alors qu’elles sont fermées. Le facebook ,c’est les toilettes, les déchets , la pacotille, l’illusion de comprendre,  le rêve, la louange de bas niveau , la flèche en plein dans le mille et la flèche ratée, la répudiation, l’hypocrisie  , l’accolade sans chaleur et sans empressement et les cœurs au battement rapide .Le facebook ,c’est la connaissance offerte au milieu de la rue , la place de la facilité et la forêt de l’interprétation ,c’est la dénonciation  de l’homme à lui-même et l’exposition de son état (sans que les autres aient besoin de l’épier ), c’est un défoulement d’angoisse  et une contemplation dans un espace bleu autorisé  à tout le monde , de l’ignorant au savant en passant par le  brillant et mis à leur portée , c’est un monde ouvert à tous les niveaux de langage. Quant à la poésie dans ce mélange, elle n’a qu’une petite part et dans un cadre  extrêmement restreint comme c’est le cas dans la vie littéraire réelle .Après tout cela, je ne nie pas avoir pu tirer profit  de facebook dans la publication de mes  remarques  à caractère  social et culturel  et quelques uns de mes poèmes. Néanmoins, je ne compte pas sur le facebook en tant que source de connaissance  et je le considère comme un moyen de distraction  et de remplissage du vide qui assaillit parfois l’âme .Avec facebook , j’écris  avec une liberté absolue (telle que je la détermine  moi-même) et je continuerai à écrire. Et avec lui , je me sens être mon propre rédacteur en chef  sans conseil d’administration , ni conseillers .Mais le facebook ne vous donne que l’extension que vous méritez de la part des lecteurs qui réagissent aux  publications  et qui appartiennent à différents niveaux  du point de vue  compréhension  , conscience et  échange.


10 – Quels sont vos projets proches et lointains ?

Moncef Mezghanni :Je compte en 2020 publier un recueil de contes et de poèmes pour enfants .Et je penserai peut-être à publier un recueil de poésie au cas je disposerai  de poèmes que je jugerai  dignes de faire partie de l’ensemble de ma production poétique et y constitueront vraiment  un ajout.  Ce qui me tracasse est un projet  gigantesque fini, de près de 3500 pages , prêt pour la publication et auquel ne manque que l’enthousiasme financier.Et le ministère de la culture est , à ce je pense , énergique et ne peut que soutenir un travail aussi monumental que j’avais accompli avec des fonctionnaires de la maison de la poésie telles madame Loublouba Abichou et mademoiselle la nouvelliste  Nagiba Hammami  ainsi qu’avec  des collaborateurs étudiants en lettres arabes.Ce projet  avait pris de moi  des nuits blanches et de longues journées. Et il est prêt depuis des années et ne lui manque que le soutien (et non de larmes )!

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