Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :40– Les poèmes de Laurent Mourot-Faraut :40-7 :Ivre de toi…

Laurent Mourot-Faraut

 

C’est comme si c’était la première fois,

Nos corps se sont enlacés en priant,

Nos regards se sont mis à nous unir ;

J’ai même eu envie de laisser la vie derrière moi,

C’est comme si c’était la dernière fois,

Nos lèvres se sont trempées de désir,

J’ai eu chaud et puis, j’ai eu froid,

Juste avant de continuer ma route,

J’ai même eu envie de laisser la vie derrière moi,

J’ai marché avec ta main dans la main,

J’ai tenu les étoiles au dessus de mes rimes,

C’était comme si c’était, la première fois,

Nos souvenirs se sont arrêtés de s’écrire,

Je crois que ma raison s’est perdue avec la tienne,

J’ai donné à manger à des oiseaux imaginaires,

Jusqu’à ce que ton sourire me fasse rire,

J’ai chaud dés que j’ai envie de t’embrasser,

Mes mains tremblent à dessiner ton ombre,

J’aimerais que tu éteignes la lumière,

J’ai besoin de me parler de toi,

Et arrête de me dire  que cela ne fait rien,

Le temps n’arrête pas de remonter ma montre,

Je perds la raison, encore, de-ci, de- là,

C’est juste comme ça, juste comme ça,

C’est comme si c’était la première fois,

J’ai encore envie de faire l’amour avec toi,

De dessiner la mer sur un bateau,

Jusqu’à ce qu’il soit ivre,

Comme je suis ivre, de toi, de toi…

 

C’est l’une des rares fois où l’auteur de ce poème  se laisse entraîner  dans  une description  disons osée d’un moment intime qu’il a passé  avec l’une de ses bien-aimées ou plus exactement  ses maîtresses  ,  bien qu’il soit normal que cela arrive parfois  , surtout que le contexte où ce moment a été vécu  est  , selon ses dires , celui d’un état d’extase  qui  a atteint  la folie (comme je suis ivre, de toi, de toi  – je crois que ma raison s’est perdue avec la tienne  –  je perds la raison, encore, de-ci, de- là  ) . Néanmoins,  malgré ce passage de l’amour sentimental auquel il nous a habitué  à l’amour charnel proprement dit  (nos corps se sont enlacés – j’ai encore envie de faire l’amour avec toi ) , le vouloir et le  rêvé semblent  prendre le pas sur le faire, ce que montrent  , d’un côté , la récurrence des vocables qui expriment   soit le besoin,  soit le souhait de vivre ces instants  (j’ai même eu envie de  – j’ai besoin – j’ai encore envie de faire ) et les divagations délirantes et les envolées imaginaires de l’autre (j’ai tenu les étoiles au dessus de mes rimes – j’ai donné à manger à des oiseaux imaginaires – j’ai encore envie de faire l’amour avec toi, de dessiner la mer sur un bateau,

jusqu’à ce qu’il soit ivre ),  en plus de ce va-et-vient hésitant entre  les différents temps (c’est comme si c’était la première fois – c’est comme si c’était la dernière fois – juste avant de continuer ma route –  j’ai même eu envie de laisser la vie derrière moi ) , d’’où le ton délirant  qui empreint la presque totalité du discours du locuteur et qui se traduit par  l’interférence des idées et des ressentis .

Un autre beau  poème amoureux  du genre appelé simple inaccessible !

 

 

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