Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :31–Les poèmes de Didier Hippon: 31-16 :Celui

Didier Hippon

 

Celui

Ce sans

Océan

Échéant

Se parlant

Se martyrisant

Ce fut saisissant

De part

Et d’autre

J’ai été rempart

De l’absence

Lasse

D’une routine

Pesante

Lourde

En comptine

De l’échine

De mes mots

J’ai été sans mot

Mot à mot

J’ai dix mots

De cette joie

En liesse

Je me confesse

Sans cesse

Sans duchesse

Sans déesse

Je m’affaisse 

Regardant

Le  baiser

De jour

De la messe

 

La  première remarque qui se dégage de la lecture de ce poème est l’usage par son auteur du poème composé de vers après avoir expérimenté pendant  des années le texte en  prose poétique constitué  de  suites  de lignes  formant des paragraphes. Et ce changement est si radical que le lecteur se trouve devant une structure rythmique très  marquée  qui occupe une place prépondérante dans le texte et participe activement à l’effet poétique,  suite  à l’accourcissement des vers  , l’usage excessif de l’anaphore (se parlant /se martyrisant  –  de l’échine / de mes mots – sans cesse  /sans duchesse / sans déesse – de jour /de la messe ) et  des allitérations  et des assonances (celui  /ce sans /océan /échéant /se parlant / se martyrisant…) ,ce qui est totalement nouveau dans les écrits de ce poète . Néanmoins , ce revirement au niveau du style n’a pas  touché profondément le champ thématique de prédilection du poète qui demeure la dépeinte de son état d’âme  inconstant qui oscille entre la crise et la détente , le trouble et le calme  (ce sans océan –  se martyrisant  / j’ai dix mots  de cette joie en liesse  )  , la faiblesse et la  fermeté  (  je m’affaisse  / j’ai été rempart de l’absence lasse d’une routine pesante lourde)  .Une dernière remarque importante concerne la foi de l’auteur qu’il  affirme encore une fois à la fin du poème (je m’affaisse  regardant le  baiser de jour de la messe ), ce baiser qui signifie la communion  totale entre le ciel er la terre .  Enfin , une  question qu’on  ne peut s’empêcher de se poser  à la fin de cette lecture expéditive : est-ce que ce  changement stylistique est occasionnel ou bien définitif ou est-ce le début d’une alternance entre ces deux genres  ?

Attendons les prochains poèmes pour y voir plus clair !

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